Avec des sketches souvent hilarants, où se glissent des chansons et des chorégraphies irrévérencieuses, 2024 revue et corrigée tape dans le mille! C’est ainsi que les faits saillants de l’année renaissent sur la scène du Théâtre du Rideau Vert, qu’il s’agisse des élections américaines, des inondations provoquées par la tempête tropicale Debby ou de Céline Dion qu’on retrouve au premier étage de la tour Eiffel. Artistes, politiciens, sportifs et autres personnalités de l’heure goûtent à la médecine de Pierre Brassard, Benoit Paquette, Monika Pilon, Marie-Ève Sansfaçon et Marc St-Martin qui cassent la barraque!
Dès le premier tableau, on plonge dans le vif du sujet avec Nos belles-sœurs qui dénoncent les hausses de prix à l’épicerie, dans un numéro inspiré du film de René Richard Cyr. Pierre Brassard est désopilant en parodiant la gestuelle saccadée de Véronique Le Flaguais, la mémorable interprète du personnage d’Olivine Bolduc au grand écran. Ce numéro d’ouverture est d’autant plus pertinent que la pièce Les Belles-soeurs de Michel Tremblay a été produite pour la première fois au Théâtre du Rideau Vert.
En deux temps trois mouvements, on change complètement d’univers pour se retrouver, à la Cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, où Marie-Ève Sansfaçon prend un malin plaisir à se glisser dans la peau de Céline Galipeau. Ses descriptions politiques des délégations ont déclenché des rires tonitruants dans la salle, au cours de ce numéro qui passe comme un éclair.
D’ailleurs, le rythme ne s’essoufle pas durant ce spectacle de près de deux heures, mis en scène par Natalie Lecompte.
Benoit Paquette dans une imitation de Donald Trump
Évidemment, cette joyeuse équipe se paie aussi la tête de nombreux politiciens, dont Pierre Poilievre, Justin Trudeau, François Legault, Denis Coderre, etc.
Surprise! L’entraîneur-chef par intérim des Canadiens de Montréal, Martin St-Louis, s’aventure à parler de politique, sous les traits de Marc St-Martin. Le comédien est d’ailleurs tordant dans ce rôle de coach, lassé d’avoir à toujours répondre aux mêmes questions relatives au hockey et qui s’improvise analyste politique.
Pour sa part, Benoit Paquette fait grande impression dans son imitation de Donald Trump en guitariste-chanteur. Le président élu des États-Unis pousse la note sur l’air d’Hélène de Roch Voisine pour remercier Elon Musk d’avoir contribué à sa réélection. C’est l’un des temps forts de cette revue!
Il faut dire que les textes de Mathieu Bouillon, Nicolas Forget, Dominic Quarré, Odrée Rousseau et Isabelle Sasseville sont efficaces. Bien sûr, certains gags sont moins réussis, dont le sketch où Éric Duhaime étale ses réticences face aux véhicules électriques. Quant à la scène où le maire de Louiseville explique sa solution au problème de dindes sauvages dans sa municipalité, elle ne passera sans doute pas à l’histoire.
Il y a aussi certains numéros plutôt prévisibles dont celui où Taylor Swift chante qu’elle est la plus «hot». Malgré quelques bémols, on ne s’ennuie pas devant ce feu roulant, où les changements de costumes, de maquillages et de perruques se font à un rythme ahurissant!
Les capsules vidéo sont un précieux atout dans cette production. Elles nous entraînent, notamment, dans une visite déconcertante du nouveau centre commercial Royalmount.
On fait aussi escale chez des propriétaires de maisons inondées qui n’arrivent pas à joindre leur compagnie d’assurance, alors que l’eau continue de monter. Enfin, l’enthousiaste Valérie Plante incite ses concitoyens à voir le bon côté des choses, après la fuite d’eau aux allures de geyser, au centre-ville de Montréal.
Pour couronner ce chapitre, on ressuscite le groupe Beau Dommage, qui après avoir tant chanté Montréal, déchante, aujourd’hui, en voyant ce qu’est devenu la ville. Disons que Le Blue’s d’la Métropole est plus corrosif que jamais!
En cette année de grande turbulence dans le domaine de la radio, on a su caricaturer les MC Gilles, Pierre-Yves McSween, Maripier Morin et Patricia Paquin dans un numéro inspiré de l’émission Soirée canadienne! À se taper sur les cuisses!
Guillaume Lemay-Thivierge, Marthe Laverdière et Mario Pelchat s’invitent aussi dans cette soirée éclectique. Même les pompiers de Montréal débarquent au Rideau Vert, dans le but d’interrompre le spectacle, un clin d’œil à leur irruption sur les terrasses de la rue Peel, durant le week-end du Grand Prix. Drôle et pertinent!
On applaudit également le sketch consacré à Juste pour rire qui devient un habile prétexte pour rendre hommage à de nombreux humoristes, dont: Yvon Deschamps, Dominique Michel, Ding et Dong et Daniel Lemire.
Enfin, avec une joyeuse dose de cynisme, on nous sert des extraits malicieusement assortis des nombreuses comédies musicales présentées à Montréal, cette année, dont Waitress, Don Juan, Tootsie, La Famille Addams, Starmania, Le Matou et La Géante, un théâtre musical consacré à La Poune.
Bref, il y a tellement de vie dans ce spectacle éclaté et inspiré qu’on en ressort énergisé!
2024 revue et corrigée m’a fait rire bien davantage que les Bye Bye des dernières années!
2024 revue et corrigée
Avec: Pierre Brassard, Benoit Paquette, Monika Pilon, Marie-Ève Sansfaçon et Marc St-Martin
Au Théâtre du Rideau Vert, jusqu’au 5 janvier 2025
https://www.rideauvert.qc.ca/piece/2024-revue-et-corrigee/
*Crédit photo: David Ospina
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