Marc-Yvan Coulombe / BabillArt Montréal
On avait le coeur à la fête, jeudi soir, au MTelus, pour la première montréalaise du nouveau spectacle d’Ariane Moffatt: un mélange de ses grands succès et des pièces de son nouvel album très dansant, intitulé Airs de Jeux. Entourée de quatre musiciens et d’invitées spéciales, l’auteure-compositrice a tenu à remercier le public de continuer de s’intéresser à la chanson francophone: «C’est un geste politique!», a-t-elle lancé, sous un tonnerre d’applaudissements.
Jouer

Souriante derrière ses lunettes fumées, la chanteuse est apparue sur scène, vêtue de rouge écarlate et elle a ouvert le bal en interprétant Jouer, l’un de ses nouveaux titres électropop, qui rappelle certaines textures sonores du groupe allemand Kraftwerk. Annonçant ainsi ses couleurs, la chanteuse a poursuivi avec Je veux tout, un succès de 2008 qui tient drôlement bien la route!
Sans faire de grands discours, elle souligne, en chanson, certaines dérives de notre époque: «Le ministère de la solitude est à court de personnel Débordé plus qu’à l’habitude On ne prendra plus d’appels.»
Avec désinvolture, elle chante aussi : «J’aime mes problèmes comme des tattoos, des emblèmes.»
Les arrangements, très étoffés, sont mis en valeur par Guillaume Guilbault aux claviers, Maxime Bellavance à la batterie, Fabienne Gilbert à la basse et la participation d’Elliot Légaré à la guitare.

Quant aux paroles d’Ariane, elles ne sont jamais banales. Elle reprend, entre autres, la touchante Poussière d’ange, un tube de 2002, accompagnée du Choeur des Sirènes Sereines: Marie-Pierre Arthur, Claudia Bouvette, Rose Perron et Lia Kuri. Cette Américaine d’origine, qui se produisait en première partie, n’a toutefois pas réussi à intéresser le public avec ses morceaux downtempo. En fait, j’ai rarement vu et entendu une foule parler et rire aussi fort durant la prestation d’un chanteur, même inconnu!
Heureusement, cela n’a pas terni l’enthousiasme des admiratrices et admirateurs d’Ariane qui a bien des tours dans son sac, passant des claviers, aux guitares et aux percussions avec un enthousiasme juvénile.
Portée par une énergie communicative, elle nous transporte dans un univers de discothèque sur les rythmes de sa chanson Debout puis, elle reprend, Nuit magique de Catherine Lara. C’est toujours un plaisir de réentendre ce méga-tube, dont les paroles sont de Luc Plamondon. Par contre, certaines notes jouées aux claviers dans ce morceau, jeudi soir, ont bien failli nous percer les tympans!

Cela dit, la quadragénaire demeure une performeuse que rien n’arrive à décontenancer, même lorsqu’un problème électrique l’empêche d’utiliser un clavier. Cela s’est produit au début de la chanson Petites joies. Qu’à cela ne tienne! Ariane a pris sa guitare et entonné, Montréal, véritable ver d’oreille qui nous trotte dans la tête depuis près de 20 ans. Quelques minutes plus tard, tout était réglé et la soirée allait se terminer, avec toutes les pièces au programme dont Réverbère, succès de 2008 et Miami, tiré de l’album 22h22.
Au rappel, on a découvert un remix très tapageur de la chanson Jouer, avec l’artiste émergente de la scène montréalaise, Le Belladone (elle/iel/il), en duo avec la reine de la soirée.
Pour boucler la boucle, ce fut Point de mire, un titre des tout débuts d’Ariane Moffatt, suivi d’Épilogue, le dernier morceau de son plus récent album. Cette nouvelle ballade sentimentale est un autre petit bijou qui s’ajoute au catalogue imposant d’une artiste entrée dans nos vies il y a près d’un quart de siècle et qui a manifestement l’étoffe pour durer!

La tournée Airs de jeux d’Ariane Moffatt s’arrêtera à Québec, à l’Impérial Bell, le 25 octobre. Voir toutes les dates de la tournée, ici.
*Crédit: Ludovic Photographie

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