Éblouissant ! Électrisant ! Ce ne sont que quelques-uns des qualificatifs qu’inspire le spectacle de la compagnie Ballet BC, présenté à la Place des Arts, à l’invitation de Danse Danse. Ce programme triple se termine par une nouvelle interprétation spectaculaire du célèbre Boléro de Ravel. Les 50 danseurs réunis pour cette pièce ont d’ailleurs été ovationnés avec une vigueur digne des grands shows rock, en ce soir de première montréalaise ! Deux autres chorégraphies envoûtantes sont au programme de ce spectacle, à l’affiche jusqu’au 5 octobre.
Le pouvoir de la danse
Un danseur vêtu d’un pantalon noir moulant se cambre et tourbillonne, au son des premières mesures de l’oeuvre la plus célèbre du compositeur français, Maurice Ravel. À l’arrière-scène, on aperçoit des silhouettes qui forment un demi-cercle. Ces corps s’animent progressivement, alors que la lumière s’intensifie peu à peu.
À quatre pattes ou debout, ces cinquante personnages sont emportés par le rythme qu’ils marquent parfois en levant brusquement une épaule tous ensemble, aux accents de ce tempo ensorcelant !
Les danseurs de Ballet BC, compagnie basée à Vancouver, sont accompagnés d’une trentaine de jeunes d’établissements de formation professionnelle, soit: l’École supérieure de ballet du Québec, l’École de danse contemporaine de Montréal et The School of Dance (Ottawa).
Le chorégraphe israélien Shahar Binyamini, qui signe BOLERO X, a notamment travaillé avec la réputée Batsheva Dance Company, une compagnie de danse contemporaine, basée à Tel Aviv, qui a développé un langage du mouvement nommé Gaga. Cette méthode cherche à rendre le corps plus attentif et réactif à l’espace et aux autres, en faisant réaliser que personne n’est le centre de l’espace.
C’est d’ailleurs ce qui émane de ce long crescendo ininterrompu de quatorze minutes, qui devient une éclatante célébration du pouvoir de la danse et de la force collective de cette performance à grand déploiement. En cette période trouble où plusieurs guerres font rage, BOLERO X s’avère un baume, en magnifiant ce qui rassemble les humains, au-delà de nos différences. Splendide !
En écho au Sacre du printemps
Cette soirée d’environ 1h 45 minutes, incluant deux entractes, s’ouvre avec, Chamber, l’une des chorégraphies les plus connues de Medhi Walerski, directeur artistique de Ballet BC. Sur une musique du britannique, Joby Talbot, qui semble résonner en écho au légendaire Sacre du printemps d’Igor Stravinski, dix-huit danseurs évoquent tantôt l’ordre et tantôt le chaos.
Derrière eux: un mur composé de panneaux qui, à plusieurs reprises, s’ouvrent soudainement, laissant passer la lumière.
Durant cette pièce de près d’une demi-heure, le chorégraphe semble exprimer la dualité des êtres humains qui chercheraient à dissimuler ce qu’ils sont derrière des portes closes. Mystérieux et saisissant !
Vers l’infini
La deuxième oeuvre au programme est aussi signée par Walerski, artiste d’origine française qui a longtemps travaillé avec le célèbre Nederlands Dans Theater. Avec Silent Tides, le chorégraphe met en scène un danseur et une danseuse à moitié nus. Ces interprètes créent des angles sculpturaux, notamment, avec leurs bras et leurs jambes dont la souplesse semble irréelle!
Une barre de lumière horizontale monte et descend derrière eux et donne l’impression que le temps s’accélère ou, au contraire, que certains instants s’allongent.
Alors que la partition électroacoustique d’Adrien Cronet cède la place à un concerto pour violon de Johann Sebastian Bach, le duo semble emporté par les marées éternelles de la vie. Hypnotisant !
Ce spectacle rythmé et empreint d’une grande virtuosité m’apparaît comme un rendez-vous majeur de notre rentrée automnale !
BOLERO X + Silent Tides + Chamber
Spectacle du Ballet BC, présenté par Danse Danse
Au Théâtre Maisonneuve / 3, 4 et 5 octobre à 20h.
Le programme triple de Ballet BC est présenté au Théâtre Hector-Charland de l’Assomption, le 9 octobre 2024.
Crédit photo : Michael Slobodian
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