Le conte humoristique Les trois messes basses d’Alphonse Daudet qui se penche sur le «péché de gourmandise», renaîtra sur la scène de la Salle Bourgie, le 14 décembre. Ce savoureux récit est au cœur d’un récital regroupant des pièces choisies parmi les Noëls pour orgue des compositeurs français Dandrieu et Daquin.
Entretien avec le concepteur de ce «concert et conte»
François Zeitouni est organiste titulaire des grandes orgues du Gesù à Montréal, où ce spectacle du temps des Fêtes a d’ailleurs été créé, en plus d’avoir été enregistré pour ICI Musique, en 2019. Blagueur, le musicien prévient les spectateurs qu’ils pourraient bien avoir soudainement envie de manger, durant Les trois messes basses, tellement le menu qu’on y décrit est appétissant!
Chose certaine, l’écrivain français du XIXe siècle, bien connu pour sa nouvelle La Chèvre de monsieur Seguin, a démontré que sa plume pouvait être parfois irrévérencieuse et teintée de fantastique.
C’est ainsi que dans Les trois messes basses, un prêtre est tenté par le diable! Ce dernier lui décrit les mets délectables qui l’attendent au réveillon, après les trois messes basses traditionnelles: dindes truffées, gélinottes, coqs de bruyère, carpes dorées, truites, etc.
Le révérend se laisse prendre au piège de la tentation! Il expédie ses trois messes de Noël, dans le but de passer à table le plus vite possible! On s’en doute, Dieu châtiera son offense…
«Le but est de faire rire et aussi de faire voyager le public dans le temps», explique François Zeitouni, toujours fasciné par ce bijou littéraire qu’il a découvert durant sa jeunesse et qui se déroule dans un château provençal imaginaire. «C’est un univers qui est dépeint avec finesse», souligne-t-il, en rappelant que Les trois messes basses ont fait l’objet d’un film (Les lettres de mon moulin), dont les dialogues et l’adaptation sont de Marcel Pagnol.
Sur la scène de la Salle Bourgie, l’histoire sera racontée par Jean-François Beauvais, un comédien qui est aussi marionnettiste, en plus d’avoir signé la co-création du western théâtral, Une dernière fois dans l’Ouest.
Le conte prend forme à travers des pièces d’orgue et de clavecin qui ont marqué l’imaginaire de François Zeitouni. Fasciné par l’interprétation de ce répertoire par son professeur, le regretté Raymond Daveluy, le musicien se réjouit de perpétuer la tradition musicale de Noël à travers des morceaux de Louis-Claude Daquin (1694-1772) et Jean-François Dandrieu (1682-1738).
«Ces oeuvres constituent, encore aujourd’hui, un joyau du répertoire de l’orgue et permettent de faire revivre l’histoire et la tradition tant spirituelle que musicale au plaisir de tous.» Les spectateurs reconnaîtront d’ailleurs plusieurs mélodies, dont celle de Ça, bergers, assemblons-nous qui est une adaptation d’Où s’en vont ces gais bergers, un titre phare de Dandrieu.
Au programme, également: Laissez paître vos bestes et Une bergère jolie de Dandrieu, ainsi que Noël étranger et Noël suisse de Daquin.
Monsieur Zeitouni jouera sur le grand orgue de la Salle Bourgie, ainsi que sur un clavecin flamand.
Enfin, les gourmands n’ont pas à craindre d’être en retard pour le souper, puisque ce récital humoristique débutera à 14h 30 et durera environ une heure.
Conte de Noël : Les trois messes basses
François Zeitouni, orgue et clavecin
Jean-François Beauvais, comédien
Programme : Noëls pour l’orgue et le clavecin de Dandrieu et Daquin
À la Salle Bourgie, le 14 décembre, à 14h 30
*Photo d’accueil : François Zeitouni, organiste et claveciniste / Gracieuseté de la Salle Bourgie
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