Kim Richardson, Luce Dufault et Lulu Hughes ont enflammé le Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, jeudi soir, avec des immortelles du soul, du R&B et du rock. On a tout de suite constaté que la magie opère toujours à travers ces pièces qu’elles chantaient à leurs débuts dans les bars. La soirée a commencé avec le succès disco No More Tears (Enough Is Enough). Ce tube enregistré en 1979 par Barbra Streisand et Donna Summer nous a entraîné dans un fabuleux voyage dans le temps, où l’on a fait honneur, entre autres, à Etta James, Janis Joplin, Diane Dufresne, Peter Gabriel et Simon & Garfunkel.

Complicité
Dufault, Hughes et Richardson se connaissent depuis une trentaine d’années et leur complicité irradie sur scène! «Elles» chantent en trio, en duo ou en solo, principalement en anglais, durant deux heures sans entracte. Il n’y a pas de temps mort, dans cette mise en scène de Michel Poirier!

Après une longue absence liée à des problèmes de santé, Lulu Hughes semble avoir résolument retrouvé la forme, comme elle nous l’avait déjà démontré lors de sa participation au concert jazz Le Noël de Charlie Brown, en décembre dernier. Fidèle à ses habitudes, la dame s’illustre, entre autres, dans une reprise endiablée de Cry Baby de Janis Joplin.
Chacune y va de ses anecdotes cocasses. Pour sa part, Luce dévoile avec des détails savoureux, à quel point elle était, dans sa jeunesse, une audacieuse groupie de Peter Gabriel…
Pour sa part, Kim raconte qu’à ses débuts, elle avait même osé demander à Stevie Wonder de se joindre à elle pour un duo; ce souvenir impérissable sert d’introduction à Master Blaster qui électrisera la foule!
Hommage à Diane Dufresne
«Elles» ont aussi rendu un hommage bien senti à Diane Dufresne, «la reine de la francophonie». «Toutes les chanteuses de la francophonie lui sont redevables», a souligné Luce Dufault, en ajoutant que madame Dufresne est «toujours créative, du haut de ses 80 ans.»
Lulu a alors interprété avec émotion, Chanson pour Elvis, qui état l’une des pièces préférées de sa mère, aujourd’hui décédée. Kim a repris Un souvenir heureux dans une ambiance jazzée, portée par Jean-Sébastien Fournier, véritable magicien du clavier!

Puis, Luce a cassé la barraque avec Le parc Belmont, en plongeant dans la démesure de cet univers trouble. Le public ne s’est pas fait prier pour l’ovationner longuement!
De Francine Raymond à Aretha Franklin
Cela dit, l’enchaînement des pièces au programme peut parfois laisser perplexe. Entre autres, Lulu Hughes entonne Il était une fois dans l’ouest d’Ennio Morricone, immédiatement après Le Parc Belmont. Disons que ce sont des univers musicaux fort différents!
Puis, après un medley endiablé regroupant, Funkystation de Toulouse, ainsi que Would I Lie to You? de Eurythmics et I’m So Excited de The Pointer Sisters, on passe à la méditative Pour l’amour qu’il nous reste de Francine Raymond.
À travers ces étonnants changements d’ambiances musicales, on sent toutefois que les trois interprètes ont choisi des pièces qui leurs tiennent à coeur. Les harmonies vocales sont enchanteresses!
«Elles» ont aussi souligné avec raison l’excellence des six musiciens qui les accompagnent, sous la direction du guitariste Jean Garneau.
Pour terminer la soirée, quoi de mieux que l’hymne emblématique d’Aretha Franklin, Respect?

Pour consulter les dates de la tournée du spectacle Elles, c’est par ici.
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