Maputo-Mozambique, présenté jusqu’au 23 février à la TOHU, laisse perplexe, tellement ce spectacle est loin des attentes du public qui se déplace pour voir une performance de cirque! Sur scène, quatre artistes mozambicains, dirigés par le Français Thomas Guérineau, chantent en jonglant avec des balles, des sacs en plastique, etc., durant une heure. On se demande comment cet étonnant choix de programmation pourrait aider à ramener l’achalandage à la TOHU, aux prises avec un déficit de plus de deux millions de dollars.
Un spectacle intimiste
D’entrée de jeu, on se laisse bercer par les chants africains interprétés en direct par ces jongleurs qui ont le rythme chevillé au corps. Comme s’ils exécutaient une partition musicale, ils laissent tomber leurs balles sur des tambours pour produire des rythmes précis qui accompagnent leurs chants.
C’est agréable à écouter mais, après cinq ou six minutes de cette musique plutôt répétitive, on se lasse. Après tout, on va au spectacle pour être surpris, voire éblouis!
D’abord plongés dans la pénombre, les interprètes s’animent ensuite sous quelques projecteurs pour un numéro où ils jonglent avec des sacs de plastique orange. Ils arrivent ainsi à évoquer un rituel autour d’un feu. L’effet est joli mais, on l’étire indûment!
Bref, ce spectacle intimiste, sans décor, sans éclairages particuliers et surtout sans prouesses circassiennes, peine à s’imposer dans cette immense salle circulaire qui peut accueillir plus de 800 personnes. Évidemment, on a fermé plusieurs sections des gradins, mais, même dans celles qui sont ouvertes au public, de nombreux sièges n’ont pas trouvé preneurs, en ce soir de première montréalaise.
À vrai dire, Maputo-Mozambique serait parfait sur une scène extérieure dans le cadre de Montréal complètement cirque, par un beau soir d’été. Mais, c’est une tout autre paire de manches de s’engager dans les rues enneigées de Montréal, en février, pour assister, en fait, à un spectacle qui n’a pas l’envergure à laquelle on s’attend, de la part de l’unique scène entièrement vouée au cirque au Québec.
Puisque le grand public ne connaît pas toujours les artistes des spectacles de cirque qui lui sont proposés, il est primordial de ne pas le décevoir. D’ailleurs la TOHU a choisi comme slogan de sa saison 2024-2025: «Côtoyez l’extraordinaire». Ce n’est malheureusement pas ce que j’ai ressenti, en assistant à Maputo-Mozambique.
Une campagne de financement «décisive»
En début de soirée, trois (!) représentants de la direction de cet organisme, implanté dans le quartier Saint-Michel, ont pris la parole, essentiellement, pour nous rappeler qu’ils ont lancé une nouvelle campagne de financement qui «représente un pas décisif pour la TOHU.»
Pour sa part, le codirecteur Benoit Mathieu a précisé qu’on a amassé, jusqu’à maintenant, 8 000$, alors que l’objectif est de 100 000$. Cette levée de fonds se poursuit jusqu’au 20 juin.
Infos sur la levée de fonds 2025 de la TOHU
Maputo-Mozambique
À la TOHU
-21 février à 20h.
-22 février à 14h et à 20h
-23 février à 14h.
*Photo fournie par la TOHU
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