Marc-Yvan Coulombe / BabillArt Montréal
L’esprit festif du Cirque Alfonse s’est emparé de la TOHU, vendredi soir, au festival Montréal complètement cirque. Cette compagnie familiale de Saint-Alphonse-Rodriguez, dont chaque création célèbre des traditions québécoises, nous entraîne cette fois-ci dans une noce kitsch, dans les années 1970. Dans leurs habits clinquants, les acrobates célèbrent le mariage à travers des numéros de cirque illustrant les défis de la vie à deux.

Le spectacle s’ouvre avec un cortège nuptial où la troupe circule autour de la scène circulaire.
Quatre jeunes descendants du clan s’ajoutent à l’équipe, ce qui indique qu’il y a de la relève pour la compagnie fondée par la famille Carabinier Lépine, il y a 20 ans.
Durant environ 80 minutes, une enfilade de tableaux acrobatiques, teintés d’humour caustique, mettent à l’honneur l’union d’un couple supposément choisi au hasard, dans l’assistance.
Cette mise en scène d’Alain Francoeur se déroule au son de chansons traditionnelles québécoises parfois grivoises et enrobées d’accents antillais, interprétées par trois musiciens et chanteurs. On regrette toutefois qu’il n’y ait pas de violoneux!

À vrai dire, le premier tiers du spectacle m’a semblé plus ou moins convaincant avec, entre autres, de la jonglerie fort prévisible. Puis, progressivement, le charme de cette bande déjantée a opéré à travers des numéros inattendus, dont celui où Cupidon décoche ses flèches synchronisées avec d’époustouflants rebondissements sur une planche sautoir.
On reste bouche bée, devant une ballerine qui se tient en équilibre sur des bouteilles. On est estomaqué durant le numéro où deux équilibristes sont retenus par une corde que chacun fixe dans sa bouche!
Par contre, on remarque que les acrobates semblent parfois hésitants, comme s’ils n’étaient pas encore tout à fait à l’aise dans leurs rôles, en ce lendemain de première médiatique. Mais, ces hurluberlus savent communiquer leur folie au public qui n’hésitera pas à descendre des gradins pour former un petit train d’humains parcourant joyeusement la scène!

Durant toute la soirée, la troupe s’amuse avec les symboles de la noce. On cherche à attraper la jarretelle puis le bouquet de la mariée. On joue frénétiquement à la chaise musicale. Cette joie communicative est l’une des grandes forces de La noce d’Alfonse.
Cela dit, on est tenu en haleine jusqu’à la fin, avec un numéro de fil de fer à vous donner des frissons! En effet, on retient son souffle en observant cette métaphore circassienne des risques, mais aussi de la confiance et de l’abandon qu’implique l’amour. À la fois poétique et spectaculaire!
La noce d’Alfonse
Direction artistique : Antoine et Julie Carabinier Lépine. Mise en scène : Alain Francoeur. Une production du Cirque Alfonse présentée à la TOHU, dans le cadre de la 16e édition du festival Montréal complètement cirque, jusqu’au 13 juillet.
*Photos de Jean-François Savaria

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