Le Petit Prince de Saint-Exupéry a captivé les petits et grands à la Maison symphonique, dimanche, malgré d’importants problèmes d’éclairage. Ces pépins n’ont toutefois pas empêché la valeureuse équipe de comédiens dont Xavier Roberge, dans le rôle-titre, de nous entraîner de façon très dynamique dans un univers où «on ne voit bien qu’avec le coeur». Ce riche conte philosophique est agrémenté de majestueuses musiques originales du compositeur montréalais Éric Champagne.
Un spectacle transformé
Rappelons que ce projet est né durant la pandémie et que les célèbres paroles du Petit Prince avaient résonné sur la scène du Théâtre du Nouveau Monde, à l’automne 2020, dans une production réunissant plusieurs comédiens, dont Renaud Lacelle-Bourdon dans le rôle-titre. La musique était alors interprétée par un quintette à vent composé de musiciens de l’Orchestre Métropolitain, dirigés par Yannick Nézet-Séguin, dans une mise en scène de Sophie Cadieux.
Quatre ans plus tard, le spectacle a considérablement changé, puisque la musique est maintenant interprétée par l’Orchestre Métropolitain, sous la direction de Thomas Le Duc-Moreau. Éric Champagne signe cette version symphonique, d’après l’adaptation scénique de l’œuvre de Saint-Exupéry, qui lui avait été commandée par l’Ensemble Zefirino, une compagnie suisse de théâtre musical pour enfants.
Dans cette nouvelle mise en scène de Frédéric Bélanger, le Petit Prince nous arrive par l’arrière du parterre, en demandant à l’aviateur (Widemir Normil): «Dessine-moi un mouton!» Surpris par cette apparition, le pilote obéit mais, aucun de ses dessins ne convient au jeune visiteur venu d’une autre planète. Excédé, l’homme dessine finalement une caisse en lançant à son interlocuteur: «Ça, c’est la caisse. Le mouton que tu veux est dedans».
En se répondant du tac au tac, les deux comédiens ont tout de suite fait rire les enfants qui sont demeurés attentifs durant ce spectacle d’une cinquantaine de minutes. On a donc suivi avec intérêt les rencontres du garçonnet avec le businessman, l’allumeur de réverbères, le renard, etc.
Tatiana Zinga Boato est pétillante dans ses nombreux rôles dont celui de la Rose. Le polyvalent Thomas Derasp-Verge passe avec aisance du personnage de l’Ivrogne à celui du Géographe. Quant à François-Simon Poirier, il est désopilant dans le rôle du Roi, obsédé par l’idée de faire respecter son autorité.
Pour ce qui est de la musique, elle ajoute beaucoup de magie et de poésie à l’ensemble. Le texte demeure l’élément central de la représentation. L’orchestre ne joue pas pendant que les comédiens parlent.
Sans représenter spécifiquement un personnage ou l’autre, les pièces musicales sont insérées dans le récit et donnent au spectateur le temps de réfléchir à ce qui vient de se produire, ou de se projeter dans le tableau suivant.
Malheureusement, la représentation à laquelle j’ai assisté, le 17 décembre à 13h 30, a souffert de problèmes d’éclairage du début à la fin. Les tout-petits ont dû chercher bien souvent d’où venait la voix qui s’adressait à eux car les projecteurs ont erré durant tout le spectacle. Parions que ces problèmes ont été corrigés et que tout baignera dans l’huile lors des deux autres matinées scolaires à l’horaire, aujourd’hui, 19 novembre.
Le Petit Prince
Adaptation scénique de l’œuvre de Saint-Exupéry
Mise en scène: Frédéric Bélanger
Musique originale d’Éric Champagne, interprétée par l’Orchestre Métropolitain
Spectacle présenté à la Maison symphonique, du 17 au 19 novembre.
*Crédit photo: Denis Germain
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