Une soirée bénie des dieux, à la Maison symphonique, où Les Violons du Roy et La Chapelle de Québec reprenaient, samedi soir, Le Messie de Handel, qu’ils ont aussi interprété au Palais Montcalm, jeudi et vendredi. C’était la première fois depuis 2019, que Bernard Labadie, fondateur de ce réputé orchestre de chambre, était à la barre du célèbre oratorio. Le chef d’orchestre qui dirige assis et sans partition, depuis plusieurs années, a su guider ses musiciens et choristes dans une interprétation vibrante de l’oeuvre, aux côtés de solistes remarquables.
70e interprétation du Messie
D’entrée de jeu, le codirecteur général des Violons du Roy, Laurent Patenaude, a brièvement pris la parole pour souligner, entre autres, que maestro Labadie dirigeait Le Messie pour la 70e fois!
Fort d’une grande connaissance de l’oeuvre, le musicien amène ses instrumentistes à faire ressortir, eux aussi, le caractère du texte qui est interprété avec limpidité par les choristes, où les voix éclatantes des sopranos se distinguent.
Les solistes
Parmi les quatre solistes, on remarque, d’entrée de jeu, la basse William Thomas. Puissance et assurance sont au cœur de la prestation de cet artiste dont le nom a circulé partout sur la planète, l’an dernier. On se souviendra que le chanteur avait été assailli par le chef d’orchestre sir John Eliot Gardiner, qui lui reprochait d’avoir quitté la scène du mauvais côté, lors d’un concert, en France, en août 2023. Cela dit, le timbre de cette basse est d’une grande richesse et sa voix est d’une ampleur saisissante, bien qu’on l’ait senti un peu moins en contrôle, notamment, dans The trumpet shall sound.
Quant au ténor Andrew Haji, chacune de ses interventions semblait couler de source, comme si l’interprétation de cette partition se faisait sans effort. Rappelons que le nom de cet artiste a commencé à intriguer le grand public, en 2012, lorsqu’il a joué le rôle de l’ex-maire de Toronto, dans Rob Ford, the opera. Chanteur expérimenté, Monsieur Haji interprète avec grâce les récitatifs et les airs qui lui sont confiés, dont le célèbre Ev’ry Valley, avec délicatesse et une justesse sans faille.
Le contre-ténor Iestyn Davies est bouleversant, entre autres, dans He was despised, l’un des airs marquants de cet oratorio. Enfin, la soprano Liv Redpath brille, notamment, dans le resplendissant Rejoice greatlty.
Présent et lumineux durant tout le concert, le choeur se distingue, évidemment, dans l’Halleluja qu’une grande partie du public a choisi d’écouter debout, comme le veut la tradition. Pour ma part, le Amen m’est apparu comme le sommet d’émotion de ce concert où, en plus du choeur, se sont illustrés les trompettistes Benjamin Raymond et Simon Tremblay.
La magnificence de cette oeuvre et la ferveur de Labadie et son équipe font du Messie des Violons du Roy une véritable tradition d’excellence!
Le Messie de Handel
Les Violons du Roy et La Chapelle de Québec
Bernard Labadie, dir.
À la Maison symphonique, le 14 décembre 2024
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