L’OSM a attiré une foule imposante, mardi soir, à la Maison symphonique, en interprétant la musique du film Le violon rouge, synchronisée avec la projection de ce célèbre long-métrage de François Girard. Le réalisateur québécois est d’ailleurs monté sur scène, à la fin de la soirée, pour répondre aux questions du public. La violoniste canadienne Lara St. John a été magistrale dans l’interprétation de cette partition qui a été couronnée, en 2000, par l’Oscar de la meilleure musique de film.
Une synchronisation spectaculaire!
L’Orchestre symphonique de Montréal, dirigé par Dina Gilbert, a fait revivre avec brio l’oeuvre du compositeur américain John Corigliano, initialement interprétée par le violoniste américain Joshua Bell. Ceux qui ont écouté le disque du Violon rouge, paru la même année que le film, en 1998, savent qu’il s’agit d’une oeuvre oscillant entre des mélodies accrocheuses et des moments de très grande virtuosité!
Cela dit, voir une violoniste de la trempe de Lara St. John jouer cette musique complexe exactement au rythme de ce qui se déroule sur l’écran est saisissant! La musicienne devient, en quelque sorte, un personnage de cette histoire rocambolesque qui s’échelonne sur plus de trois siècles.
Il faut dire que Mesdames Gilbert et St. John avaient déjà fait grande impression en présentant ce ciné-concert au Festival de Lanaudière en 2016. Je peux en témoigner car j’y étais. Cela dit, l’acoustique de la Maison symphonique est un atout supplémentaire pour cette rencontre entre le cinéma et la musique.
Très bonne idée, également, d’avoir inséré un entracte, au milieu de ce film de plus de deux heures qui peut parfois sembler difficile à suivre. En effet, les protagonistes s’expriment en cinq langues avec sous-titres en français. Les péripéties du Violon rouge nous entraînent en Italie, en Autriche, en Grande-Bretagne, en Chine et à Montréal.
D’ailleurs, ça fait tout drôle de revoir des images tournées à l’aéroport de Mirabel qui n’existe plus aujourd’hui. Et que dire de ces scènes d’encan sans téléphones cellulaires (!) avec le maître priseur Colm Feore, un acteur qui nous est familier depuis sa performance aux côtés de Patrick Huard dans le film Bon Cop Bad Cop.
«Une histoire de transmission»
Après l’ovation bien méritée qui a suivi ce ciné-concert, François Girard lui-même a participé à une causerie dirigée par Mario Paquet, ex-animateur à Radio-Canada.
Le réalisateur était d’autant plus ému qu’il n’avait pas revu Le violon rouge depuis plusieurs années. «C’est une histoire de transmission et de survivance», résume le cinéaste devant des spectateurs éblouis par ce film qui a remporté huit Prix Jutra, en 1999, dont celui de la Meilleure réalisation.
Pour sa part, la violoniste St. John a précisé que pour interpréter la musique du Violon rouge, elle utilise un archet du père du compositeur, qui était premier violon du New York Philharmonic et qui a joué un rôle déterminant dans la carrière de John Corigliano.
Ces échanges sur le ton de la confidence auront aussi contribué à faire de cette soirée, une réussite sur toute la ligne! Parions que l’OSM n’hésitera pas à organiser d’autre ciné-concerts.
Le violon rouge
Ciné-concert présenté par l’OSM, dirigé par Dina Gilbert, avec la violoniste Lara St. John, à la Maison symphonique, le 7 janvier 2025.
*Photo d’accueil: François Girard, Lara St. John et Dina Gilbert / Crédit: Antoine Saito.
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