Lucien Francoeur, poète et rockeur, n’est plus

Véritable symbole de la contre-culture au Québec, Lucien Francoeur, poète et rockeur, est décédé, à l’âge de 76 ans. En plus de ses succès avec son groupe rock Aut’chose, dans les années 1970, sa carrière solo et ses multiples recueils de poésie lui ont permis de rester présent dans l’imaginaire collectif québécois, en tant qu’homme porté par-dessus tout par son insatiable désir de liberté.

«Nous sommes profondément attristées de vous annoncer que Lucien Francoeur a rendu son dernier souffle le 5 novembre, à 19h05», précise sa fille Virginie sur la page Facebook du disparu.

«Mon papa rockeur, mon héros, s’est envolé à 76 ans pour un long voyage. Arrêt cardiaque, mardi 22 octobre. À Outremont, il s’est effondré dans la rue. Il a été transporté d’urgence aux soins intensifs du Jewish General. Nous avons tout fait pour le sauver depuis 14 jours. Nous tenons à remercier très sincèrement les cardiologues, neurologues et infirmières qui lui ont prodigué les meilleurs soins.»

Artiste multidisciplinaire

Dès sa jeunesse, Francoeur écrit de la poésie et il publie un premier recueil en 1972, Minibrixes réactés. Par la suite, il rencontre le guitariste Pierre-André Gauthier qui se montre intéressé à mettre de la musique rock sur la poésie de Francoeur. Aut’chose allait naître de cette rencontre.

Le premier album du groupe, paru en février 1975, connaît un grand succès avec les classiques Ch’t’aime Pis Ch’t’en Veux et Hey You Woman (une relecture québécoise d’un tube de Michel Polnareff, ainsi que Le Freak de Montréal.

Le 2e album, en octobre 1975, contient plusieurs classiques: Nancy BeaudoinAmbulance FrancoeurComme ‘à Radio (une relecture d’un titre de Brigitte Fontaine, Une Saison en Enfer et Blue Jeans sur la Plage (clin d’œil nostalgique à Gilles Rousseau, le chanteur des Hou-Lops, un groupe yé-yé québécois des années ’60). 

Francœur continuera ensuite sa carrière sous son propre nom, lançant plusieurs disques jusqu’en 2011. Le refrain Le rap à qui? Le rap à quoi? Le rap à Billy! sera un succès radiophonique en 1983.

Au début des années ’80, il commence à enseigner la littérature aux cégeps de Rosemont et John Abbott.

Il devient animateur à CKOI-FM, à la fin des années ’80, où il anime une série de quatorze émissions sur la chanson rock et sur la poésie. En 2003, il fera un retour remarqué à la radio, en animant, avec l’humoriste Michel Barrette, l’émission du retour à la maison a la station CKOI-FM.

Musique et poésie jusqu’à la fin de sa vie

«Nous avons été à son chevet tous les jours, lui récitant Rimbaud (Ma bohème), Miron (Sur la place publique)…», ajoute Virginie Francoeur. La poésie l’a accompagné jusqu’à ses derniers instants. Il a écrit « Clo la Gitane » pour ma mère en 2001. Ce livre-là, on lui a lu une bonne dizaine de fois.»

«Sa playlist jouait à plein volume. Doors, Stones, Van Morisson, Eric Burdon, Bob Dylan… Café Rimbaud était dans ses oreilles, la chanson qu’il a écrite pour Gerry Boulet et Tot’aime, celle qu’il a récemment composée pour Martine St-Clair.»

«Ma mère et moi ressentons une douleur insondable. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je ne sais pas comment je trouve la force d’écrire ce message. Je suis en mille miettes et je ramasse les miettes pour me redonner une contenance. C’est rough de parler de lui au passé alors qu’il était tellement présent. Je perds la personne que j’aime le plus au monde.»

Lucien Francoeur

1948 -2024

*Photo d’accueil tirée de la page Facebook du défunt: Lucien Francœur en spectacle en 2015

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