Marie Carmen a ébloui ses admirateurs, en ce mardi soir de première montréalaise de son nouveau spectacle, mis en scène par Joe Bocan. Radieuse, l’interprète de J’ai l’blues de vous a repris plusieurs de ses succès dans de magnifiques nouveaux arrangements. La chanteuse a aussi mis en lumière des fleurons moins connus de son répertoire, d’où le titre du concert: Perles cachées. Pas de doute, le courant passe toujours entre cette interprète passionnée et son public qui ne demande qu’à chanter avec elle les mélodies emblématiques de sa longue carrière.
D’Amérique et de France
Le temps ne semble pas avoir d’emprise sur cette femme de 65 ans, passionnée et débordante d’enthousiasme! D’abord, habilement cachée derrière ses musiciens, on la découvre dans sa longue robe noire. Elle ouvre le bal avec J’envoie valser, une chanson qui lui va comme un gant, empruntée à l’auteure-compositrice française Zazie.
Grâce à la direction musicale de Nadine Turbide qui est aussi pianiste et accordéoniste, le répertoire de Marie Carmen est joué tout en douceur. On redécouvre, entre autres, Prince du ciel et La mauvaise herbe, à travers la magie du multi-instrumentiste Tommy Gauthier (violon, mandoline, guitare, percussions). Le bassiste et guitarise Daniel Volj et le guitariste Jean-Claude Marsan sont les autres piliers de cette formation de rêve!
Avec sa voix demeurée intacte, Marie Carmen sait nous surprendre. Après avoir longtemps été la Marie-Jeanne de Starmania, elle se glisse maintenant dans Le Rêve de Stella Spotlight.
Avec une certaine auto-dérision, elle parle de son caractère excessif, de son côté rebelle, ainsi que de son engagement humanitaire au Pérou, dans les années 2000. C’est là le prétexte pour pousser la note en espagnol, notamment, sur le titre iconique Gracias a la vida, de la Chilienne Violeta Parra.
Retour à la langue de Molière avec un autre morceau qui lui colle à la peau: M’envoyer des fleurs, une ode à l’estime de soi de la Française Sandrine Kiberlain.
Théâtrale, la Québécoise offre aussi une version suggestive et peut-être un peu caricaturale de Déshabillez-moi, un classique de Juliette Gréco.
Puis, l’accordéoniste Nadine Turbide vient jouer Libertad, une célèbre pièce instrumentale du compositeur argentin Astor Piazzolla, le temps d’un changement de costume. Marie Carmen nous revient avec Le Tango de l’amour et de la mort (Starmania), dans une autre robe noire mais plus courte et arborant des plumes, un peu à la manière de Zizi Jeanmaire, regrettée meneuse de revue française.
Après un medley incluant T’oublier et J’ai l’blues de vous qui s’avère l’un des temps forts de la soirée, l’artiste nous étonne une fois de plus avec son interprétation très personnelle de La nuit je mens d’Alain Bashung.
Ensuite, elle nous incite judicieusement à savourer Contre vents et marées, dont les paroles lumineuses de Françoise Hardy se marient à une mélodie poignante d’Eric Clapton. Cette «perle cachée» figure sur l’album Le Diamant de Marie Carmen.
Évidemment, elle n’allait pas nous quitter sans poser sa griffe sur L’Aigle noir de Barbara, au grand bonheur du public qui la chante de bon coeur. Après avoir amené son monde à un sommet d’émotion, elle prolonge le plaisir avec Somewhere over the rainbow.
Au rappel, ce sera la touchante Doucement, qu’elle avait écrite avec le regretté François Jean des BB; une chanson qui vieillit bien, comme son interprète.
En un mot, Marie Carmen est de retour en force! On la redécouvre à travers son fascinant collier de «perles cachées» et polies en plus de 30 ans de carrière.
Marie Carmen – Perles cachées
À la Cinquième Salle de la Place des Arts les 29 et 30 octobre à 20h.
Pour voir les dates de la tournée de Marie Carmen, c’est par ici
*Crédit photo: Jean-Charles Labarre
Laisser un commentaire