Si Yannick Nézet-Séguin n’existait pas, il faudrait l’inventer! Heureusement, le maestro montréalais continue de nous surprendre depuis des années, en nous communiquant son immense passion pour la musique de tous les genres. Avec le concert, Des airs de fêtes, l’Orchestre Métropolitain et ses invités, dont Mélissa Bédard, Kim Richardson et Michel Rivard, rassemblent des univers musicaux à l’image de la singularité de la culture québécoise.
Chansons, jazz et rigodons font bon ménage dans cette troisième édition du spectacle du temps des Fêtes de l’OM. Pour l’occasion, la Maison symphonique est décorée de sapins et de guirlandes, de la scène au balcon!
La soirée s’ouvre dans un style big band avec Sleigh Ride (Promenade en traîneau), suivie de l’Ouverture de Casse-Noisette de Tchaïkovsky, à la manière de Duke Ellington.
À tout ce faste, s’ajoute le swing irrésistible du Trio Taurey Butler. Ce pianiste et ses complices Morgan Moore (contrebasse) et Wali Muhammad (batterie), sont reconnus, entre autres, pour leur concert Le Noël de Charlie Brown, dont le succès se poursuit depuis une dizaine d’années à la Salle Bourgie.
Puis, dans un style classique, la soprano Elisabeth St-Gelais interprète Les Anges dans nos campagnes, portée par le Chœur et l’Orchestre Métropolitain. Grandiose! Rappelons qu’en plus d’avoir gagné de nombreux prix, cette artiste innue de la communauté de Pessamit et originaire du Saguenay, a été nommée Révélation Radio-Canada Classique 2023-2024.
Visiblement très attendue, Mélissa Bédard est applaudie à tout rompre pour son interprétation de L’enfant au tambour, où elle omet volontairement les «parapapampam». La chanteuse originaire d’Haïti est rejointe sur scène par Kim Richardson, une autre tête d’affiche de ce concert.
Née en Ontario, cette dame a notamment été choriste pour Barry White et Stevie Wonder. Très à l’aise dans le soul, elle électrise la foule avec Glory Alleluia dans des arrangements d’Antoine Gratton où les cuivres brillent de mille feux.
Fidèle à ses goûts éclectiques, le chef d’orchestre accueille, ensuite, le violoneux David Boulanger qui jouera le Petit concerto pour Carignan et orchestre, une pièce phare de la musique québécoise, composée par le pianiste André Gagnon. Nézet-Séguin plonge dans cet univers avec un enthousiasme communicatif. Tout le monde tape des mains! Enlevant!
Au-delà de la musique, il y a la façon de faire de Yannick! En plus de s’investir dans cette soirée festive avec autant d’ardeur que dans ses concerts classiques, l’homme sait accueillir! Il faut le voir prendre le temps de descendre de son podium pour aller faire l’accolade à chacun de ses invités.
Avec sa chaleur humaine proverbiale, cet infatigable globe-trotter incarne le plaisir de jouer de la musique avec d’autres. Cela change tout, notamment, du point de vue du spectateur qui a le sentiment de participer à une fête!
Parmi les nombreux temps forts de cette cuvée 2024, on retiendra: Le coeur est un oiseau, interprété par Mélissa Bédard. Ce classique de Richard Desjardins est magnifié par les arrangements d’Antoine Gratton. Bouleversant!
Et quel bonheur de voir le grand Michel Rivard s’amener sur scène et offrir la touchante Ça reste dans la famille, en plus de reprendre Mon pays de Gilles Vigneault!
Mais, le clou de la soirée sera, évidemment, 23 décembre, tube emblématique de Beau Dommage. Tellement bon qu’on l’a rejoué en rappel et toute la salle a chanté!
Si le spectacle Des airs de fêtes revient, l’an prochain, ne ratez pas ça!
L’OM a présenté Des airs de fêtes, à la Maison symphonique, les 5 et 6 décembre.
L’Orchestre Métropolitain poursuit son temps des Fêtes, en interprétant Le Messie de Händel à la basilique Notre–Dame de Montréal, le 9 et le 11 décembre à 19h.30.
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