OM: un concert en avant-première de la tournée européenne de juin 2025

Le dernier concert de la saison actuelle de l’Orchestre Métropolitain nous permettra de découvrir, avant les Européens, ce que Yannick Nézet-Séguin dirigera dans de prestigieuses salles du Vieux Continent, le mois prochain. Invitation au voyage sera présenté, une seule fois, à la Maison symphonique.

On y interprétera, entre autres, la Symphonie n° 6 en si mineur, « Pathétique » de Tchaïkovski, qui était au programme du tout premier concert de Yannick Nézet-Séguin en tant que directeur artistique de l’OM, il y a 25 ans. L’Orchestre jouera aussi La valse de Ravel, ainsi qu’une oeuvre de la compositrice autochtone Barbara Assiginaak, intitulée: Eko-Bmijwang (Aussi longtemps que la rivière coule).

Enfin, le Concerto pour piano no 2 de Saint-Saëns revivra grâce au soliste invité, Alexandre Kantorow. Ce pianiste français qui n’a pas encore 30 ans s’est distingué, dès 2019, en remportant le premier prix et la médaille d’or au Concours international Tchaïkovski de piano à Moscou. Kantorow a aussi reçu, en 2020, un prix Victoire de la musique pour son enregistrement du Concerto pour piano no 5, « L’Égyptien » de Saint-Saëns.

Avant Bruxelles, Paris, Vienne, Hambourg et Baden-Baden, Yannick Nézet-Séguin et l’OM nous invitent à découvrir, en avant-première, Invitation au voyage, à la Maison symphonique, le 15 juin à 15h.

Solidarité avec les Ukrainiens

La cheffe ukrainienne Oksana Lyniv et l’OM / Crédit: Denis Germain

Quant au bruyant concert dirigé par la cheffe ukrainienne Oksana Lyniv, vendredi soir (2 mai), on se console en se disant qu’au moins l’Orchestre Métropolitain ne termine pas sa saison avec cette soirée décevante.

Il est vrai que les attentes étaient grandes, devant cette artiste réputée qui est, notamment, la première femme cheffe d’orchestre à avoir dirigé un opéra de Wagner au Festival de Bayreuth. Elle est aussi directrice musicale du Théâtre communal de Bologne.

Puis, cette personnalité engagée a beaucoup fait parler d’elle, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, en refusant de se produire aux côtés d’artistes russes qui ont soutenu la position de Moscou dans ce conflit.

D’autre part, la musicienne ne ménage pas ses efforts pour faire découvrir au monde la musique de son pays. C’est ainsi qu’elle a dirigé l’OM dans une pièce du compositeur ukrainien, Boris Liatochinski (1895-1968). Le poème symphonique Réunification nous a été présenté comme une oeuvre au «caractère épique qui conjugue des éléments romantiques au folklore».

Mais, où se trouve l’originalité de ce morceau d’une quinzaine de minutes qui était l’une des pièces les plus attendues de la soirée ? Malgré la direction énergique de Lyniv, on ne ressent rien, alors que la cheffe pousse l’orchestre à jouer très fort la plupart du temps. Tonitruant!

En fait, c’est surtout le symbole de la solidarité envers l’Ukraine qu’on retiendra de ce concert auquel assistaient plusieurs réfugiés ukrainiens, selon ce qu’a mentionné, en début de soirée, Fabienne Voisin, présidente-directrice générale de l’OM.

Diana Tishchenko, violoniste ukrainienne invitée de l’OM / Crédit: Denis Germain

Déception est le mot qui résume nos sentiments face à l’ensemble du programme, à commencer par l’interprétation de la célèbre Moldau de Smetana qui ne passera pas à l’histoire! Ici aussi, le déferlement des cuivres éclipse souvent les autres instruments.

D’autre part, on aurait pu s’attendre à ce que la cheffe démontre son sens de la nuance dans Le Rouet d’or de Dvořák, poème symphonique inspiré de rebondissements cruels qu’on retrouve dans bon nombre de contes de fées. Hélas, il n’en fut rien! Bien sûr, la dame dirige avec dévouement mais, elle ne semble pas chercher à raconter une histoire à travers la musique. Résultat, une fois de plus, on ne ressent rien !

Quant au Concerto pour violon de Dvořák, disons que ce fut une longue demi-heure! Il faut dire que le violoniste ukrainien Valeriy Sokolov, invité initialement, a été remplacé par Diana Tishchenko qui est également d’origine ukrainienne. Cette musicienne a beau avoir été nommée «Étoile montante» par l’Organisation européenne des salles de concert (ECHO), en 2020, sa prestation avec l’OM fut terne. Le manque d’intensité de cette violoniste semblait même parfois se traduite par l’absence de certaines notes!

Cheffe assistante

Enfin, la nouvelle cheffe assistante de l’OM, Léa Moisan-Perrier, a dirigé une Danse slave de Dvořák. Cette pièce de 6 minutes est, certes, insuffisante pour se faire une idée du style de cette maestra. La musicienne dirigera toutefois deux concerts entiers pour célébrer les 50 ans de l’album Neiges d’André Gragnon, à la Maison symphonique, en décembre prochain.

L’OM dirigé par l’Ukrainienne Oksana Lyniv / Crédit: Denis Germain

Paysages slaves

Orchestre Métropolitain, dirigé par Oksana Lyniv / Diana Tishchenko (violon)

Dvořák : Danse slave, opus 72 no 2, Concerto pour violon, Le Rouet d’or. / Smetana : La Moldau / Boris Liatochinski : Réunification.

À la Maison symphonique, vendredi 2 mai 2025

https://orchestremetropolitain.com/

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