Opéra de Montréal: programme double pour une sortie familiale

L’Opéra de Montréal lance sa saison hivernale, avec une version remaniée de son spectacle L’Enfant et les sortilèges, fantaisie lyrique de Ravel, présentée en 2023. On a de nouveau fait appel aux chanteurs de l’Atelier lyrique et à l’Orchestre de l’Agora, sous la direction Nicolas Ellis, pour ce programme double, où l’on découvrira un opéra québécois : Le Phare de Laurence Jobidon et Maria Reva. Entretien avec le metteur en scène et le chef d’orchestre de ce spectacle présenté à la Place des Arts, du 6 au 9 février.

Un enfant qui pourrait être le vôtre

Lucie St-Martin dans le rôle-titre de L’Enfant et les sortilèges.

Deux ans presque jour pour jour après la présentation de L’Enfant et les Sortilèges au Théâtre Paradoxe dans le sud-ouest de Montréal, Sylvain Scott se réjouit de pouvoir redonner vie à sa mise en scène, avec les moyens offerts par le Théâtre Maisonneuve. «Cette fois-ci, les musiciens seront dans la fosse d’orchestre, de sorte que les chanteurs auront toute la scène à eux!»

Il faut dire qu’il y a de nombreux intervenants dans cette oeuvre, en plus du personnage de l’enfant en colère et de sa mère. En effet, les sortilèges font parler, entre autres, les animaux et même les objets, ce qui viendra transformer cette histoire de révolte contre l’autorité.

«Autant les parents que les enfants peuvent se retrouver dans cette histoire. Certains diront« cet enfant grognon me fait penser à ma fille, ou à mon fils. Puis, les jeunes, eux, vont peut-être reconnaître l’un de leurs parents à travers le personnage de Maman»

Du foxtrot aux miaulements

Pour sa part, le chef d’orchestre Nicolas Ellis souligne que l’orchestration de Ravel est un chef-d’oeuvre et il est fébrile à l’idée d’en diriger une adaptation pour une trentaine de musiciens, signée par le chef d’orchestre Lee Reynolds.

«Ravel nous entraîne dans une succession de tableaux qui mêlent de nombreux genres musicaux, dont un foxtrot, un ragtime, un duo miaulé, une valse etc. Tout ça est écrit pour grand orchestre mais, dans notre formation réduite, il n’y a qu’une seule flûte, un seul hautbois, une seule clarinette, etc., ce qui met en lumière les prouesses techniques des instrumentistes!»

De nouveaux talents

Avant d’entrer dans l’univers fantaisiste de Ravel et de la librettiste Colette, le spectacle fera place à l’opéra Le Phare, sur une musique de Laurence Jobidon. Rappelons que cette compositrice a reçu des critiques élogieuses pour L’Hiver attend beaucoup de moi, créé à l’Opéra de Montréal, en 2020.

Cette fois-ci, elle fait équipe avec Maria Reva dont le livret donne la parole à un phare. Ce dernier se sent esseulé et il décide d’éteindre sa lumière, ce qui entraînera un accident de bateau.

«Cette histoire soulève une question intemporelle», souligne le metteur en scène: «est-ce que c’est préférable de rester seul, plutôt que d’être mal accompagné?»

La création d’une vingtaine de minutes sera suivie, sans entracte par, L’Enfant et les sortilèges. C’est essentiellement la lumière qui représente Le Phare, précise le metteur en scène, de sorte qu’on n’a pas à changer de décor. «Il n’y aura que quelques minutes d’arrêt entre les deux oeuvres, de sorte que le spectacle entier durera environ 1 heure 10.»

Le Phare est interprété par le baryton Jamal Al Titi. Ce Canadien d’origine biélorusse s’est fait remarquer, en 2023, en devenant lauréat du district de l’Ouest canadien au concours Laffont du Metropolitan Opera.

Quant au rôle-titre de L’Enfant et les sortilèges, il est défendu par Lucie St-Martin qu’on a pu voir, entre autres, dans la version québécoise du Fantôme de l’opéra, aux côtés d’Hugo Laporte, en 2020.

Enfin, lors d’une rencontre médiatique, à une semaine de la première, l’Opéra de Montréal nous a présenté quelques courts extraits de ce spectacle. La soprano lyrique colorature, Sophie Naubert, a été particulièrement convaincante dans le rôle du Feu, tiré de L’Enfant et les sortilèges. À suivre…

L’Enfant et les sortilèges et Le Phare

Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

Le 6 et le 8 février à 19h 30

Le 9 février à 14h.

*Crédit photo: Ludovic Rolland-Marcotte

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