Créé à Repentigny, en 2023, Paperplane allie le cirque, la musique live et une indéniable dimension théâtrale. Cette douce fable acrobatique est en quelque sorte une métaphore du deuil à travers une célébration de la vie. Le metteur en scène Frédéric Bélanger a fait équipe avec l’artiste de cirque Émilie Émiroglou pour créer ce spectacle amusant et touchant, dont les dernières représentations ont lieu à la TOHU, jusqu’au 21 avril.

Paperplane s’ouvre avec un court monologue évoquant la perte d’un être cher, plus précisément, d’une femme. En fait, le spectacle serait inspiré par l’aviatrice Amelia Earhart, disparue en mer. Mais, c’est le seul moment où on fait allusion à cette personnalité.
Tout de suite après cette introduction, on part dans un voyage où chaque spectateur peut se projeter dans les nombreux symboles qui apparaissent devant lui. Entre autres, au-dessus de la scène, des bouts de papier virevoltent, comme autant de symboles du caractère imprévisible de la vie. Sait-on jamais où elle va nous mener?
Sarah Leblanc-Gosselin, installée au piano juste devant la scène, reprend d’ailleurs la chanson de Barbara: «…tout le temps perdu ne se rattrape plus.»
Sous les éclairages souvent mystérieux de Nicolas Descoteaux, Paperplane semble nous dire: la vie est fragile, alors il faut la célébrer de toute urgence avant que nous ne disparaissions à notre tour!
Rigueur et humour
Durant un peu plus d’une heure, huit artistes nous offrent des numéros variés et de grande précision, qu’il s’agisse de jonglerie, cerceau, sangles, etc. On est ébloui, entre autres, par Bobby Cookson, maître de la roue Cyr et on retient son souffle durant le duo de main à main de Samuel Charlton et Myriam Deraiche.
Les moments de mélancolie cèdent la place au jeu. On assiste même à la reconstitution amusante d’un match de baseball, agrémenté de flash acrobatiques.
Cela dit, l’un des temps forts du spectacle est le numéro campé dans un aéroport, où l’on voit défiler en accéléré les moments marquants de la vie d’un couple: rencontre, mariage, enfants, etc. Véritable coup de maître du metteur en scène qui, avec l’ajout discret d’accessoires, réussit ce survol de toute une vie, au milieu du va-et vient des voyageurs!

Enfin, les chansons originales de Gustafson (Adrien Bletton et Jean-Philippe Perras), interprétées par Sarah Leblanc-Gosselin et les artistes du cirque, propulsent Paperplane vers des sommets qui ont fait rire et rêver les petits et grands, dans la salle circulaire de la TOHU, bien remplie en ce vendredi soir. De quoi inspirer les familles pour une sortie dans le cadre du congé pascal…
Paperplane
Une création de Frédéric Bélanger et Émilie Émiroglou. Mise en scène : Frédéric Bélanger. Direction de création : Émilie Émiroglou. Production : Théâtre Advienne que pourra. À la TOHU, jusqu’au 21 avril.
*Photos fournies par la TOHU.
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