«Parapapam» 2024: une cuvée mi-figue, mi-raisin

La Maison symphonique était remplie, en ce 26 décembre, pour la première de Parapapam, mettant en vedette, cette année, Marc Hervieux et Marie-Ève Janvier. Accompagnés par plus de cent musiciens et choristes, les têtes d’affiche de la soirée interprètent des mélodies emblématiques de Noël, ainsi que quelques chansons traditionnelles. Malgré l’envergure des moyens déployés, ce spectacle tarde à trouver son rythme.

Lancé en 2022 avec Roch Voisine et Guylaine Tanguay, le concept de Parapapam a tout de suite séduit un large public. Il faut dire que les productrices Luce et Lucie Rozon avaient fait preuve d’une certaine audace en invitant Vladimir Kornéev, un baryton alors inconnu chez nous et que le public avait découvert avec ravissement! Malheureusement, il n’y a pas d’élément de surprise comparable dans l’édition 2024.

À vrai dire, la première partie du spectacle est plutôt sage et prévisible. Have yourself a merry little Christmas, Noël blanc et Joyeux Noël ont beau être des classiques, on les a souvent entendues au cours des dernières semaines et il est clair que la magie opère un peu moins, après la fête de Noël.

Un tandem inégal

Il y a aussi la question du choix des interprètes qui laisse perplexe. Comme on pouvait s’y attendre, Marc Hervieux s’impose avec sa voix puissante, alors que Marie-Ève Janvier fait pâle figure à ses côtés. Plutôt statique, la chanteuse ne parvient pas à se distinguer dans ce répertoire, qu’il s’agisse de Quel est l’enfant, Noël, c’est l’amour, ou l’Ave Maria de Schubert.

Heureusement, on sortira un peu des sentiers battus avec, Si dieu existe, fleuron du répertoire de Claude Dubois, repris dans une ingénieuse orchestration d’Antoine Gratton. Ici encore, le ténor se démarque avec sa voix et son intensité, comme il le fera également dans Mon pays de Gilles Vigneault. Puis, juste avant l’entracte, Hervieux brille dans le Minuit, chrétiens, appuyé par les interventions soignées de l’imposant chœur préparé par Frédéric Vogel.

Des allures de retrouvailles

Yama Laurent, invitée de Parapapam 2024

Cette soirée en est aussi une de retrouvailles pour Yama Laurent et les fidèles admirateurs de la grande gagnante de La Voix 2018.

La chanteuse d’origine haïtienne, que certains comparent à Mahalia Jackson, est dans son élément, en reprenant Amazing Grace et What a Wonderful World, dans de somptueux arrangements d’Antoine Gratton.

Chansons traditionnelles

Marie-Ève Janvier et Marc Hervieux / Parapapam 2024

Ce n’est cependant que vers la fin du spectacle que la foule s’est animée en commençant spontanément à taper des mains. Il aura fallu Jigue et Jazz, une pièce endiablée du regretté Claude Léveillée, pour que l’esprit des Fêtes se manifeste enfin sur scène et dans la salle.

Par la suite, Marc Hervieux s’en est donné à coeur joie avec quelques chansons traditionnelles dont, C’est comme ca que ca se passe dans le temps des fêtes, La poule à Colin et La cuisinière.

Par contre, Marie-Ève Janvier a dû reprendre le début de La danse à StDilon et ce ne fut pas le seul faux départ dans ce concert qui avait parfois des allures de répétition générale, avec ses éclairages souvent imprécis. Plus encore, un agaçant problème d’écho a perduré durant toute la soirée au niveau du Balcon, ce qui est inexcusable, à la Maison symphonique, justement réputée pour son acoustique.

Après une vingtaine de minutes de rigodons et chansons à répondre, on est passé abruptement du grand succès de Muriel Millard, Dans nos vieilles maisons, au chant de Noël classique italien Gesù bambino, avec Hervieux qui n’a pu cacher une certaine fatigue vocale.

La soirée s’est terminée avec Hallelujah de Leonard Cohen, où les solistes ont été soutenus avec prestance par le choeur et l’Orchestre FILMharmonique dirigés par Francis Choinière. Au rappel, la foule a été invitée à se joindre aux solistes pour chanter l’incontournable Glory Hallelujah.

Marc Hervieux et Marie-Ève Janvier, Parapapam 2024

Parapapam

Avec Marc Hervieux et Marie-Ève Janvier

À la Maison symphonique

27 décembre à 19h

28 décembre à 14h et 19h

29 décembre à 14h

*Crédit photo: Karl André

Commentaires

2 réponses à “«Parapapam» 2024: une cuvée mi-figue, mi-raisin”

  1. Avatar de Serge Lehoux
    Serge Lehoux

    Je vais voir ce spectacle cet après-midi. Il sera sans doute mieux rodé qu’à la première.

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