Piaf symphonique: une escale à Montréal, en janvier 2025

2025 marquera le 110e anniversaire de naissance d’Édith Piaf, née le 19 décembre 1915 à Paris. Plus de 60 ans ont passé depuis la mort de celle qu’on surnomme «La Môme» et pourtant, le public n’a pas oublié ses succès, tels, Non, je ne regrette rien, Hymne à l’amour et Milord.

Ces chansons sont toujours si populaires que la chanteuse et comédienne française Nathalie Lermitte poursuit une tournée internationale qui l’amènera à donner quelque 80 concerts, l’an prochain, au Canada, aux États-Unis, en Europe et même en Australie et en Nouvelle-Zélande.

En entrevue téléphonique à BabillArt Montréal, Madame Lermitte se montre enthousiaste à l’idée de revenir au Québec, en janvier 2025, pour présenter Piaf Symphonique, notamment, à la Place des Arts.

*Nathalie Lermitte, interprète de Piaf symphonique*

Chaleureuse et enjouée, Nathalie Lermitte souligne d’emblée qu’elle est une passionnée de Piaf depuis son jeune âge. Depuis sa résidence de Blacy en Bourgogne, elle raconte avoir été bouleversée, lorsqu’elle avait 4 ans, en écoutant un 45 tours de la chanson Les blouses blanches, interprétée par la grande Édith.

Après plusieurs succès discographiques dans les années 1980, Madame Lermitte a poursuivi sa carrière dans les comédies musicales, dont Peter Pan et Shrek the Musical, en plus d’avoir brillé dans Starmania.

Elle a aussi participé à plusieurs spectacles d’envergure évoquant la vie de Piaf. «Je me trouve chanceuse de pouvoir interpréter ces grandes mélodies! Il ne s’agit pas d’imiter Piaf, mais plutôt de transmettre son immense héritage.»

Nathalie Lermitte avait d’ailleurs fait grande impression avec Piaf! Le spectacle, à la Place des Arts, l’an dernier. Dans ma critique du 13 janvier 2023, on peut lire: «… Madame Lermitte habite intensément les textes de ce répertoire souvent tragique et parfois humoristique. Avec sa gestuelle énergique, elle captive le public et l’entraîne vers des sommets d’émotion!»

«Que des tubes!»

Deux ans après nous avoir visité, accompagnée de quatre musiciens, l’interprète nous revient avec un orchestre d’une cinquantaine d’instrumentistes, dirigés par Jean-Michel Malouf, le chef de l’Orchestre symphonique de Sherbrooke. En travaillant avec diverses formations, la chanteuse remarque que «chaque chef a sa couleur, de sorte que la musicalité change, ce qui contribue à garder le spectacle bien vivant!»

À quoi faut-il s’attendre du programme de Piaf symphonique? «Il n’y aura que des tubes! En fait, nous avons choisi, parmi les plus grands succès de Piaf, ceux qui se prêtent le mieux à l’univers symphonique. Il y aura donc, entre autres, La vie en rose, Mon Dieu, Exodus et, bien sûr, Hymne à l’amour, encore plus incontournable depuis que Céline l’a interprétée aux Olympiques de Paris!»

Les arrangements sont du pianiste Nobuyuki Nakajima. Ce musicien japonais s’est illustré, notamment, aux côtés de Jane Birkin, comme arrangeur de l’album Birkin/Gainsbourg : le symphonique, paru en 2017. «Comme il est d’origine nippone, il a un regard extérieur par rapport à la chanson française. Ses arrangements sont très fins. Par exemple, pour Padam, padam, son orchestration devient une sorte de tourbillon exprimé par plusieurs instruments. C’est un peu dissonant et ça convient tout à fait à cette chanson d’amour tourmentée.»

De Starmania à Piaf

Âgée de 58 ans, Nathalie Lermitte a, dans son imposant bagage, une expérience inoubliable dans l’opéra-rock Starmania. «À l’âge de 13 ans, je m’étais promis qu’un jour j’allais chanter dans ce spectacle culte! Malheureusement, j’ai raté ma première audition devant Michel Berger. Par contre, j’ai pu me reprendre, car sa conjointe France Gall m’a invitée chez elle durant une semaine pour m’aider à retravailler mon interprétation. Aujourd’hui encore, j’ai peine à croire que cette star que je ne connaissais pas m’ait ainsi donné une deuxième chance! Je me dis parfois: est-ce que tout ça est un rêve?»

Dans les faits, en 1989, Nathalie Lermitte a commencé à intégrer la troupe comme remplaçante pour les rôles de Stella Spotlight et Cristal. Finalement, lors du départ de Martine St-Clair, la Française a été embauchée pour reprendre le rôle de Cristal qu’elle a joué de 1990 à 1991, à Paris, puis, lors d’une tournée qui s’est poursuivie jusqu’à Moscou et Saint-Pétersbourg. «En bénéficiant des conseils de Michel Berger, durant cette période, j’ai eu droit à la meilleure leçon de chant de toute ma vie!».

«Faire copain copain avec les fantômes»

Fille du musicien William Lhermitte, la petite Nathalie n’avait que six ans, lorsqu’elle elle est montée sur scène pour la première fois, dans l’orchestre de son père. Trois ans plus tard, la presse picarde lui consacrait déjà un premier article intitulé : «Nathalie : une future Piaf ?»

Ce titre annonciateur semble coller à la peau de Nathalie Lermitte. D’ailleurs, au terme de l’année chargée qui l’attend, elle se produira au mythique Olympia de Paris. «Chanter Piaf à l’Olympia! Alors, là, il faut vraiment faire copain, copain avec les fantômes», dit-elle à la blague, en soulignant que sa première préoccupation est de demeurer respectueuse face à l’oeuvre de Piaf et ses nombreux collaborateurs eux aussi décédés, dont, Charles Aznavour, Georges Moustaki, Charles Dumont, etc.

Comprendre avec le coeur

Que ce soit à New York, Toronto, Copenhague, Munich, Bucarest ou Melbourne, elle interprétera Piaf en français. «Ce serait dommage de se lancer dans des traductions où l’on risquerait de s’éloigner de ces textes si poétiques. Par contre, j’ai appris à dire bonsoir dans la langue de chaque pays que je visite. Mes autres interventions sont en anglais. Cette approche m’a porté bonheur. D’ailleurs, un spectateur qui ne maîtrisait pas bien le français m’a déjà dit: «Madame, je n’ai rien compris à vos chansons mais, mon coeur a tout compris!»