Une création très attendue dans le domaine de la danse prend l’affiche, à la Place des Arts, cette semaine: Les champs magnétiques.
Il s’agit du nouveau spectacle de Sylvain Émard qui a marqué notre imaginaire avec, entre autres, Le Super Méga Continental, réunissant 375 danseurs sur la place des Festivals pour célébrer le 375e anniversaire de Montréal, en 2017. Cette fois-ci, le chorégraphe s’est inspiré des observations d’un physicien pour explorer l’interdépendance des corps avec son équipe de six danseurs et danseuses.
«Chacun de nos gestes à un impact»
Entre deux répétitions, à l’approche de la première du spectacle qui marque le 35e anniversaire de sa compagnie, Sylvain Émard prend le temps de faire le point.
«Nous sommes prêts mais, nous peaufinons», souligne-t-il, en précisant que de nombreuses discussions avec ses interprètes ont permis de «façonner le processus chorégraphique de cette œuvre.»
-Mais, quel fut l’élément déclencheur de ce nouveau projet ?
«Je suis tombé sur une citation du physicien David Bohm sur l’interaction des particules entre elles et sur l’interpénétration de champs énergétiques, quelle que soit la distance qui les sépare. En gros, ce chercheur dit que lorsque des particules issues d’une même source sont séparées dans l’espace, si on agit sur l’une, ça va transformer l’autre.»
L’artiste effectue un rapprochement entre cette théorie et l’idée que «chacun de nos gestes a un impact petit ou grand sur les gens avec qui on partage un espace. On s’est aussi demandé comment on habite l’espace qui nous sépare.»
Selon lui, ces axes d’exploration mettent en lumière des caractéristiques très actuelles des rapports humains. «Bien sûr, il y a l’aspect de la rencontre qui est lié à la danse. Mais, notre façon de communiquer, aujourd’hui, pose problème. On est beaucoup plus dans nos têtes que dans nos corps. Il y a tout de même un langage non-verbal dans la cohabitation des humains mais, est-ce qu’on s’en rend compte?»
Sur scène, on verra donc «une danse où chaque geste résonne dans l’espace et influence le groupe… Cette petite communauté portée par Les Champs Magnétiques vibre de la scène au public et elle montre que tout est relié en ce monde.»

Pour ce qui est de la scénographie, on a opté pour un plancher blanc. Une toile de la même couleur est installée au-dessus des danseurs. Avec leur effet de miroir, ces deux surfaces créent un espace, voire un champ, sur la scène de la Cinquième salle.
La musique de DJ Poirier
Une fois de plus, Sylvain Émard a fait appel à DJ Poirier qui avait cosigné la musique hypnotique de l’envoûtant spectacle Rhapsodie, créé en 2022.
«Cette fois-ci, c’est tantôt rythmé, tantôt atmosphérique; la musique se transforme tout au long du spectacle. On fait place à la musicalité des corps. Les danseurs eux-mêmes deviennent en quelque sort des instruments de musique!»

Vivre pour la danse
Les 35 ans de Sylvain Émard Danse amènent le fondateur de cette compagnie à dresser un bilan. Dernièrement, on a fouillé dans nos boîtes d’archives et j’ai pu mesurer tout le chemin qu’on a parcouru. J’ai été étonné de réaliser qu’on a tout fait ça! Je suis arrivé à l’âge où beaucoup de gens sont à la retraite mais, pour ma part, je n’ai pas envie de m’arrêter.»
Les champs magnétiques
Chorégraphie de Sylvain Émard. À la Cinquième Salle de la Place des Arts, du 28 janvier au 1er février, à 20h. https://www.dansedanse.ca/
Interprètes: Sophie Breton, Charles Cardin-Bourbeau, Marie-Michelle Darveau, Mathieu Hérard, Christopher LaPlante, Erin O’Loughlin
*Photos fournies par Sylvain Émard Danse.
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