«TINA – The Tina Turner Musical»: un spectacle électrisant!

La légendaire Tina Turner revit sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier où l’on présente, cette semaine, TINA – The Tina Turner Musical. Ce spectacle créé à Londres en 2018 et repris à Broadway l’année suivante raconte la vie mouvementée de cette star américaine, marquée par la violence conjugale.

What’s Love Got to Do with It , I Can’t Stand The Rain, Private Dancer, We Don’t Need Another Hero, etc., la plupart des tubes de la regrettée Tina Turner sont intégrés aux dialogues entre les personnages de cette «bio-jukebox» rythmée et intense!

Au centre de la photo: Taylor Brice dans le rôle de la toute jeune Tina

Le rôle-titre du spectacle est interprété avec panache par l’Américaine, Jayna Elise. Cette chanteuse qui a subi l’élimination à American Idol, l’an dernier, brille de mille feux dans cette production soignée, où la sono n’était toutefois pas encore au point, en ce soir de première montréalaise.

Le livret de Katori Hall nous entraîne dans l’enfance difficile de la petite Anna Mae Bullock (véritable nom de Tina), victime de la violence de sa mère et témoin de la relation acrimonieuse de ses parents.

En 1957, la jeune femme rencontre le musicien Ike Turner, un pionnier du rock & roll, incarné avec aplomb par Sterling Baker McLary. Ensemble, ils vont marquer la musique R&B avec leurs nombreux tubes, dont : A Fool in Love, ainsi que River Deep – Mountain High et Proud Mary, également connue sous le titre Rollin’ on The River.

Au centre de la photo: Jayna Elise dans le rôle de Tina Turner

Parallèlement à cette ascension, leur vie de couple se détériore. La violence conjugale finit par transformer leur union en une lutte qui les minera tous les deux.

En plus d’être des chanteurs impeccables, les protagonistes sont aussi des acteurs convaincants. Il faut souligner que les dialogues en anglais et sans surtitres sont nombreux dans ce spectacle de près de 3 heures incluant un entracte.

La musique est électrisante, grâce aux orchestrations d’Ethan Popp, un habitué de Broadway. Par contre, les pièces sont souvent remodelées en version abrégée et elles sont intégrées à l’histoire de façon très discutable!

Par exemple, quand Ike demande Tina en mariage, au début des années 1960, elle lui répond par une mise en garde, en chantant Better Be Good To Me, un titre qui a vu le jour en 1984. Ce choix a de quoi décontenancer les admirateurs de la chanteuse qui a enregistré cette pièce, non pas au moment où elle a épousé Ike, mais plusieurs années après avoir réussi à s’extraire de cette relation toxique!

Sterling Maker-McClary dans le rôle d’Ike Turner

La violence physique est montrée de façon plutôt crue dans ce spectacle qui demeure festif, dans l’ensemble, puisque la résilience et le sourire de TINA nous ramènent toujours à l’amour de la vie et de la musique.

Les chorégraphies vitaminées d’Anthony van Laast, ainsi que les savants éclairages de Bruno Poet et les costumes colorés de Mark Thompson pimentent la mise en scène efficace de Phyllida Lloyd. Rappelons que cette dernière est aussi la réalisatrice de l’adaptation cinématographique de la comédie musicale Mamma Mia!

Entourée par une distribution très solide, Jayna Elise n’essaie pas d’imiter Tina Turner. Sage décision. Pour ma part, j’ai eu la chance de voir la «Reine du Rock & Roll» sur scène au Forum en 1993 et au Centre Molson (aujourd’hui Centre Bell), en 2000. Je garde des souvenirs précis de ces représentations phénoménales et je dois dire qu’on retrouve en partie l’esprit de cette géante dans le spectacle TINA.

Jayna Elise et Sterling Baker-McClary dans le spectacle TINA

Quant aux décors, ils sont plutôt modestes pour une production qui jouit d’une si grande renommée. Par contre, vous serez littéralement éblouis durant le dernier quart d’heure du spectacle. Libérée de ses chaînes, TINA gravit une à une les marches d’un grand escalier pour lancer triomphalement (Simply) The Best!

La soirée se termine avec un medley enlevant, soit: Nutbush City Limits, une chanson écrite par Tina dépeignant le village de sa jeunesse, suivie d’un extrait de Proud Mary, chanson emblématique de la «Reine du Rock & Roll».

Avec ses références au racisme, le spectacle souligne aussi l’âgisme auquel s’est heurtée Tina Turner, en remontant sur scène en 1984, à l’âge de 45 ans, ce qui est considéré comme «le plus grand come-back de l’histoire de la musique».

Bref, en plus d’être envoûté par la musique de TINA, on est fasciné par la force de cette femme qui est partie de loin et qui a poursuivi sa marche vers les feux de la rampe, où elle a enfin trouvé le bonheur. Vraiment époustouflant!

Jayna Elise dans le rôle de Tina Turner 

TINA – The Tina Turner Musical 

À la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts

  • Mercredi 5 février à 19 h 30 
  • Jeudi 6 février à 19 h 30  
  • Vendredi 7 février à 19 h 30
  • Samedi 8 février à 13h et à 19 h 30 
  • Dimanche 9 février à 13 h et à 19 h 30 

*Crédit photo: Julieta Cervantes

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