Des milliers de mélomanes et de curieux ont assisté aux dizaines d’activités de la Virée classique, en fin de semaine, à la Place des Arts, au Complexe Desjardins et sur l’Esplanade tranquille. On y a applaudi, entre autres, de jeunes musiciens, lors des concerts de l’OSJM (Orchestre symphonique des jeunes de Montréal), de l’Harmonie des jeunes de la Virée, sans oublier la Symphonie de la Virée. Quiz musicaux, ateliers sur divers instruments, visites de la Maison symphonique, etc., auront permis au grand public d’en apprendre davantage sur l’univers de la musique classique, dans une ambiance décontractée.
Dialogue musical
Cette 11e édition axée sur les musiques méditerranéennes offrait également des concerts en salles, dont le Requiem de Verdi, à la Maison symphonique, vendredi et dimanche, avec l’Orchestre symphonique de Montréal, dirigé par Rafael Payare.
L’OSM et son chef ont aussi offert un audacieux programme, conçu comme un dialogue, à travers des extraits de Peer Gynt du compositeur norvégien Edvard Grieg et des pièces de Cantemir. Des oeuvres de ce maître de la musique ottomane ont été jouées par l’ensemble montréalais Constantinople.
Cantemir est né au XVIIe siècle et Grieg au XIXe siècle. Cette rencontre inusitée de leurs univers s’est avérée fascinante ! On souhaite que maestro Payare continue d’explorer cette avenue et de nous entraîner dans d’autres dialogues musicaux inhabituels.
Lors de cette même représentation, à la Maison symphonique, on a aussi mis en lumière les talents du rigoureux pianiste français, Cédric Tiberghien, qui a interprété le Concerto pour piano no 5 de Camille Saint-Saens. Ce concerto aux sonorités arabo-andalouses est surnommé L’Égyptien. La partition requiert du pianiste une dextérité qui a ébloui les festivaliers !
Quant au concert intitulé Paysages Méditerranéens, il nous a permis de revoir le charismatique oudiste Joseph Tawadros qui avait fait grande impression, mercredi dernier, auprès de l’OSM, sur l’Esplanade du Parc olympique. En plus de jouer ses propres compositions avec virtuosité, cet artiste australien d’origine égyptienne a réussi à établir rapidement une belle complicité avec le public, simplement avec son sourire et ses mimiques sympathiques.
Pour terminer ce concert, présenté à la Maison symphonique également, maestro Payare a dirigé l’Ensemble Obiora, composé de musiciens issus de la diversité. Ils ont interprété un arrangement pour orchestre à cordes de Souvenir de Florence, un sextuor à cordes de Tchaïkovski.
Si certains thèmes de l’oeuvre sont considérés comme italiens, les deux derniers mouvements évoluent sur des rythmes qui s’apparentent au folklore russe. Le public a suivi avec une grande attention l’interprétation dynamique et nuancée de cette riche partition plutôt rarement jouée.
Bref, la Virée classique 2024 aura réussi à démontrer une fois de plus que la musique classique a sa place, au coeur de la ville, même en été. Bien joué!
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