Voïvod et l’OSM: une rencontre qui fera date!

Les musiciens du groupe mythique de métal, Voïvod, s’apprêtent à créer un événement sans précédent dans l’histoire de la musique au Québec. La musique de cette formation originaire de Jonquière résonnera en version symphonique, à la Place des Arts. Qui l’eût cru? Invités par l’Orchestre symphonique de Montréal, Michel Langevin (batterie), Denis Bélanger (voix), ainsi que Daniel Mongrain (guitare) et Dominic Laroche (basse) se préparent à cette rencontre qu’ils voient comme la réalisation d’un rêve!

Plus de 70 musiciens sur scène

Fébriles à l’approche de leurs concerts Voïvod symphonique qui auront lieu les 29 et 30 janvier prochains à la Salle Wilfrid-Pelletier, Daniel Mongrain et Denis Bélanger m’accordent un entretien téléphonique, juste avant que le groupe plonge en session de travail. C’est au Studio RadicArt de Notre-Dame du Mont-Carmel que le quatuor est réuni pour apprivoiser les arrangements qui seront joués par quelque 70 musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal, dirigés par Dina Gilbert.

Grâce à des maquettes de pré-production, Voïvod s’acclimate aux couleurs des orchestrations d’Hugo Bégin, un musicien très polyvalent qui a notamment signé les arrangements du concert de Patrick Norman avec l’OSM, en mai 2024.

Quelles textures revêtiront les hymnes «voïvodiens» tels Holographic Thinking ou Astronomy Domine en version symphonique? Ces univers sont-ils compatibles?

Le métal n’est pas aussi éloigné de la musique classique qu’on pourrait le croire, selon Daniel Mongrain. «On utilise les mêmes notes que Bach! On peut donc parler le langage des musiciens classiques.»

Même si mes interlocuteurs préfèrent ne pas trop révéler de détails, ils précisent que douze chansons sont au programme et que les différents pupitres de l’orchestre (cordes, bois, cuivres, percussions) seront mis à profit, tour à tour, au cours du concert. Il y aura des micros pour chacun des instruments.

Chose plutôt rare, on entendra un solo de basson. Il sera interprété par Stéphane Lévesque, basson solo de l’Orchestre symphonique de Montréal. On utilisera aussi les fameuses cloches de carillon, nouvellement acquises par l’Orchestre.

Alors que Voïvod vient de célébrer ses 40 ans d’existence, Denis «Snake» Bélanger estime que cette invitation de l’OSM est «la cerise sur le sundae de tous nos accomplissements! On n’en croyait pas nos oreilles! Ça dépasse même nos rêves les plus fous de pouvoir jouer avec l’un des meilleurs orchestres symphoniques au monde!»

C’est à la fois «stressant et excitant», résume Daniel «Chewy» Mongrain et «j’ai hâte de voir Dina Gilbert diriger ces partitions!» Le guitariste ajoute qu’il se sent en confiance, car il connaît la cheffe d’orchestre depuis longtemps, puisqu’ils ont tous les deux étudié la musique, à la même époque, à l’Université de Montréal.

Bref, tout semble être de bon augure, en vue de cet évènement inusité dans l’histoire de la musique québécoise. «On a hâte! C’est un peu comme au hockey; c’est seulement quand tu sautes sur la glace que tu sens vraiment l’adrénaline!», ajoute Mongrain.

Projections de l’univers visuel de Voivod

Visuellement, le spectacle Voïvod symphonique sera rehaussé de projections d’oeuvres de Michel «Away» Langevin. Rappelons que le batteur est aussi graphiste et qu’il a créé les illustrations emblématiques de Voïvod qui a produit 16 albums en studio à ce jour. C’est d’ailleurs à ce membre fondateur que le groupe doit son nom.

Le Voïvod est un chevalier-vampire-androïde de l’ère post-nucléaire. Inspiré d’une légende transylvanienne, cet antihéros est sorti de l’imaginaire de «Away», qui affirme avoir été inspiré par ce nom, à la lecture du roman Le Talisman des Voïvodes, tiré de la série Bob Morane.

Les spectateurs seront donc aussi plongés dans le monde visuel de Voïvod, se réjouit Daniel Mongrain. «Ça représente des coûts importants! On ne pourrait pas se payer ça!»

Des admirateurs étrangers attendus à Montréal

On s’attend à ce que des admirateurs de différents pays fassent le voyage à Montréal pour voir et entendre Voïvod, dans cette riche production. Il faut dire que la formation québécoise a des fans un peu partout sur la planète, après avoir parcouru le monde, en se produisant sur scène jusqu’en Australie, en Finlande, au Japon et au Brésil. «Des amis du Chili, des États-Unis et de différents pays d’Europe seront au rendez-vous», affirme le guitariste.

Voivod, lors de la spéciale de fin d’année d’Infoman, le 31 décembre 2024.

En ce début d’année turbulent sur la scène politique, le groupe en profitera-t-il pour reprendre le succès de Mireille Mathieu, Pourquoi le monde est sans amour? En un éclat de rire, Bélanger et Mongrain admettent y avoir pensé, mais ils ont décidé de s’abstenir, même s’ils ont eu beaucoup de plaisir à faire revivre ce tube, lors de la spéciale de fin d’année d’Infoman, le 31 décembre dernier.

Enfin, sachez que cette rencontre inespérée entre Voïvod et l’OSM ne sera pas enregistrée, si ce n’est à des fins d’archivage. Il faudra donc être sur place pour vivre ces moments uniques. «Ceux qui seront dans la salle n’oublieront pas cette soirée!», parole de «Snake» et «Chewy».

Voïvod symphonique

Avec l’Orchestre symphonique de Montréal, dirigé par Dina Gilbert

Voïvod : Michel «Away» Langevin (batterie), Denis «Snake» Bélanger (voix), Daniel «Chewy» Mongrain (guitare), Dominic «Rocky» Laroche (basse)

Adaptations symphoniques : Hugo Bégin

À la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, les 29 et 30 janvier 2025

*Photo d’accueil de Catherine Deslauriers

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