Yves Marchand: nouvel album enchanteur d’un ex-Zébulon!

Un disque qu’on écoute du début à la fin, sans être tenté d’en sauter des bouts… C’est de plus en plus rare! N’est-ce pas? Yves Marchand réussit ce tour de force avec Tellement naturel, son 3e album solo, où il mélange avec doigté des influences folk, jazz et blues, dans un voyage à la fois groovy et poétique. Ses textes bien tournés parlent d’amour et aussi de réconciliation. Sur un ton humoristique, il aborde le thème du vieillissement au masculin et il s’intéresse même au démon du midi.

Entretien avec un auteur-compositeur-interprète inspiré par la vie urbaine et aussi par la nature.

Du Témiscamingue à l’Acadie

Plus de trente ans après la parution du premier album du groupe Zébulon, où il faisait équipe avec Marc et Yves Déry, ainsi que le batteur Alain Quirion, le claviériste et chanteur est loin d’avoir perdu la main!

«Tellement naturel est en quelque sorte la synthèse de toutes mes influences», résume celui qui a quitté son Témiscamingue natal, il y a une quinzaine d’années, pour aller vivre en Acadie avec sa conjointe, la comédienne et chanteuse Isabelle Cyr.

L’esprit de Dave Brubek

L’album s’ouvre sur un rythme qui vous rappellera la célébrissime pièce Take Five du jazzman américain, Dave Brubek. «Je ne suis pas très ferré en jazz mais, j’avais joué quelques pièces de Brubek avec un groupe à l’Université de Sherbrooke, dans les années 1980. Il faut croire que c’était resté en moi.»

Le flûtiste Sebastien Michaud se démarque dans ce morceau intitulé: Tant que le vent. Avec sa voix bien posée et sa diction irréprochable, le chanteur nous entraîne jusqu’à Rivière-au-Tonnerre, en passant par les vallons verts de Laverlochère, une ancienne municipalité d’Abitibi-Témiscamingue, aujourd’hui fusionnée avec Angliers.

«Cette chanson est une déclaration d’amour à la musique», souligne Yves Marchand.

De la suite dans les idées

La pièce suivante, Quand elle me dit je t’aime, baigne aussi dans un jazz vieillot. On a l’impression de faire irruption dans une comédie musicale hollywoodienne des années 1950. Gene Kelly, figure phare de cette époque, est d’ailleurs évoqué dans cette histoire d’amour, où un «je t’aime, ça sonne comme la pluie au studio MGM»

Sur cet élan, on passe à Noire et blanche, une promenade nocturne où l’on s’approche, cette fois, de l’esprit du regretté Sylvain Lelièvre. Yves Marchand nous démontre son aisance à marier les noires et les blanches de son piano, alors que Sebastien Michaud brille à la trompette. La touche magique de Sylvain Quesnel, à la guitare, se dépose délicatement sur le coussin de velours fourni par la contrebasse de Karl Surprenant.

«Je suis un artiste folk», insiste Marchand, «mais en travaillant avec ces brillants musiciens, j’ai fini par intégrer leurs lignes d’improvisation à mes compositions.»

Peter Pan et le Ya Ya

Dès les premiers accords de Mon costume de Peter Pan, on ne peut s’empêcher de sourire, emporté par un rythme rappelant l’increvable Ya Ya de Joël Denis! On y raconte avec humour et profondeur les deuils d’un homme vieillissant qui n’arrive pas à se défaire de son «jumpsuit vert», caractéristique du personnage de fiction Peter Pan.

«Même en studio, on a dansé au son de cette chanson! C’est un degré d’humour comparable à celui de Zébulon», rappelle l’auteur de Les veuves de chasse, un succès de l’album éponyme de ce groupe marquant des années 1990.

De l’obscurité à la lumière

L’ordre dans lequel les chansons sont placées est idéal ! On alterne entre la légèreté et certains sujets plus sombres, dont, Décidément. Cette réflexion à la fois cocasse et terre-à-terre sur l’alcoolisme se déroule dans un motel du boulevard Angrignon, où le protagoniste aurait «chanté du Bee Gees au karaoké toute la nuit…»

Pour terminer, c’est sur une douce mélodie écrite par Marc Déry et adaptée par Yves Marchand que ce dernier chuchote presque son rêve de voir les humains se réconcilier: «On s’rait tu ben… si d’main matin On enterrait nos chicanes De sans dessein».

Ici encore, l’écho de la guitare électrique nous transporte dans un monde idyllique, «les pieds dans l’eau sur une plage… Non, mais on s’rait tu ben.»

En spectacle en Égypte et en France

Cet album remarquable est d’ores et déjà disponible. Par contre, il faudra patienter quelque temps avant que ces nouvelles chansons vivent sur scène. En effet, Yves Marchand et Isabelle Cyr partent en tournée au cours des prochains mois.

D’une part, ils iront interpréter leurs chansons québécoises et acadiennes, en Égypte. D’ailleurs, le duo n’en n’est pas à ses premiers pas dans le monde arabe, puisqu’on l’avait invité à Istanbul, en Turquie, dans le cadre du mois de la francophonie, en mars 2023.

Après des spectacles au Caire et à Alexandrie, le couple montera sur scène une vingtaine de fois, en mars et avril, dans diverses régions de la France, ainsi qu’en Belgique.

Tellement naturel

Album disponible sur toutes les plateformes : https://orcd.co/o0oq5wo

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