L’un des évènements les plus attendus de notre rentrée culturelle entre en scène, cette semaine, avec le début de la tournée du spectacle humoristique et musical Yvon Deschamps raconte la shop. Les comédiens Sylvain Marcel, Stéphane Archambault, Elizabeth Duperré et David Savard y incarnent les travailleurs au coeur de cette histoire inspirée de l’oeuvre du célèbre monologuiste montréalais.
Leurs propos se prolongent à travers une vingtaine de succès de la chanson québécoise qu’ils interprètent dans de nouveaux arrangements d’Antoine Gratton. En plus des danseurs et artistes de cirque mis à contribution, Yvon Deschamps apparaît virtuellement, comme narrateur, dans une dizaine de capsules vidéo.
Entretien avec le concepteur de cette création hors norme.
Enchaîné à l’usine
Jean-François Blais, concepteur et metteur en scène / Crédit: Marc-Yvan Coulombe
Quelques jours avant la première de ce «conte musico-humoristique», Jean-François Blais et son équipe ont donné rendez-vous aux médias à la Station de pompage d’Youville, dans le Vieux-Montréal. C’est donc dans le décor de ce joyau de notre patrimoine industriel qu’on a pu découvrir les premiers extraits de ce spectacle tant attendu.
«Ce n’est pas une comédie musicale, ce n’est pas du théâtre, ni un show d’humour, mais c’est un peut tout ça ensemble», résume le metteur en scène avant de céder la parole à ses comédiens.
Dans un numéro inspiré du monologue Les unions, qu’ossa donne, Stéphane Archambault du groupe Mes Aïeux se glisse dans la peau de l’employé «mouton» qui est en admiration devant son patron. Ce travailleur ne voit pas l’utilité des syndicats, étant convaincu que «l’important dans’ vie, c’est d’avoir une job steady pis un bon boss».
À ses côtés, on retrouve Sylvain Marcel dans le rôle du «syndicaliste» revendicateur, ainsi que, David Savard, un «frondeur» qui, malgré les apparences, manque grandement de confiance en lui. Quant à Elizabeth Duperré, elle est la «rêveuse» qui aimerait tant vivre un grand mariage comme celui de la fille du boss.
Ces quatre travailleurs «nés pour un petit pain» interprètent d’ailleurs, ensemble, Mon pays de Robert Charlebois et Réjean Ducharme: «Ça arrive à manufacture, les deux yeux fermés ben durs Les culottes pas zippées en retard (…) Envoye, fly, patine, pédale, fa ça vite, plus vite que ça Tu fournis pas, les autres attendre après toé La ligne est encore bloquée Je vas t’en faire des augmentations de salaire Maudit flanc mou…»
Plus encore, des chansons de Clémence DesRochers, Claude Dubois, Richard Séguin et Vincent Vallières, entre autres, sont aussi intégrées au spectacle, sans oublier quelques titres d’Yvon Deschamps dont l’immortelle Aimons-nous. Trois musiciens dirigés par Guillaume Marchand accompagneront les comédiens-chanteurs.
Une histoire «rétro-futuriste»
Jean-François Blais a lui-même écrit des textes pour lier le tout en une seule et même histoire «rétro-futuriste, puisqu’on se trouve dans une shop de 1942 mais qui se projette en 2042» car, les protagonistes vivent diverses transformations de leur usine, allant de la robotisation jusqu’à l’arrivée de l’intelligence artificielle. Leur contremaître est interprété par David-Alexandre Després qui hérite d’un rôle muet.
Cela dit, le metteur en scène précise que ses personnages échangent sur des sujets intemporels, dont, le bonheur et l’argent; «certains tombent en amour, un autre devient papa… Autrement dit, ils vivent ce qu’on retrouve dans toute bonne histoire : l’amour, le drame, la passion, le deuil, etc.»
Les péripéties de la shop sont aussi incarnées par huit danseurs de DM Nation, ainsi que deux artistes circassiens.
Après avoir brisé la glace à Granby le 11 septembre, Yvon Deschamps raconte la shop s’installera au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, les 24, 25 et 26 septembre, dans le cadre d’une tournée québécoise qui se poursuivra jusqu’en 2025.
Voir la liste des représentations du spectacle Yvon Deschamps raconte la shop.
*Photo d’accueil : David Savard, Sylvain Marcel, Elizabeth Duperré et Stéphane Archambault / Crédit : Marc-Yvan Coulombe
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