Zachary Richard et son petit-fils lancent: «Handicap Bonheur»

Zachary Richard est radieux aux côtés de son petit-fils, Émile, avec qui il lance l’album Handicap Bonheur, deux mots que l’on voit rarement réunis! «Ce n’est pas parce qu’on est handicapé qu’on ne peut pas connaître le bonheur», affirme le jeune homme, handicapé neuromoteur. Cette philosophie de la vie a servi de point de départ à leurs nouvelles chansons dont les redevances seront versées au Centre Philou qui soutient les polyhandicapés ainsi que leurs familles.

«Je n’aurais pas pu écrire ces chansons sans lui»

Zachary Richard, auteur-compositeur-interprète /
Crédit photo : Armand Martel

«Les idées des chansons viennent d’Émile et comme il habite en France, notre travail de coécriture s’est fait souvent à distance, grâce à FaceTime. Je suis là un peu comme scribe pour aider à formuler ses idées», raconte le célèbre Louisianais, âgé de 74 ans.

Le tandem avait déjà lancé l’album folk J’aime la vie, en 2013, mais depuis ce temps, les goûts musicaux d’Émile Cullin ont changé. «Nos nouvelles pièces sont teintées de hip-hop, ce qui correspond à sa personnalité d’aujourd’hui.»

De toute évidence, avec ses accents funky, la chanson-titre de l’album est accrocheuse, comme on a pu le constater lors de La Nuit de la déprime au Théâtre-St-Denis, le 20 janvier dernier. Le duo a alors fait sensation en interprétant Handicap Bonheur!

«Depuis toujours, Émile est une source d’inspiration. À cause de son handicap, il est lent dans ses mouvements mais, il ne se laisse pas arrêter par ça. Pour moi, c’est une leçon de courage!»

Émile Culin, petit-fils de Zachary Richard / Crédit: Armand Martel

Les huit morceaux, enregistrés principalement à Montréal, visent à sensibiliser le public à divers problèmes auxquels sont confrontés quotidiennement les personnes handicapées. Grand-papa Richard souligne, entre autres, que son petit-fils «est très solidaire avec les handicapés de tous genres… Chaque fois qu’on va quelque part, il repère les accès et si ce n’est pas à son goût, il se plaint.»

D’ailleurs, la chanson Un deux s’adresse au «ministre chargé des handicapés», sur un ton revendicateur. Quant à La station fantôme, elle dépeint un univers plutôt sombre, où il est question du «quai des oubliés du monde».

Cela dit, dans l’ensemble, les deux complices s’expriment sur un ton joyeux. Ils chantent, entre autres, Le transport en commun sur un rythme reggae, alors que le funk propulse J’aime voyager sur la RATP (Régie autonome des transports parisiens).

À cela s’ajoute l’endiablée Funky dimanche, ainsi que le blues cocasse Ça fait chaud. On se dandinera aussi sur les sonorités exotiques rappelant la compagnie Créole, durant La ballade de Fulgence Bienvenüe, un amusant hommage à cet ingénieur français considéré comme le «père du métro de Paris».

Bref, Handicap Bonheur est un album inspiré et rythmé qui déboulonne plusieurs idées préconçues au sujet des personnes handicapées. «Je n’aurais jamais pu écrire ces chansons sans lui et lui non plus n’aurait pu les écrire sans moi», insiste le vétéran. «Alors, nous sommes vraiment une équipe!»

Le Centre Philou a 20 ans

Zachary Richard, Diane Chênevert, cofondatrice du Centre Philou et Émile Cullin

Chose certaine, le lancement de cet album va aider à mieux faire connaître le Centre Philou qui dessert près de 200 familles d’enfants polyhandicapés de 0 à 29 ans. Cet organisme a été fondé en 2005 par Diane Chênevert et Sylvain Brosseau, parents de Philippe (Philou), atteint de paralysie cérébrale sévère.

Handicap Bonheur est «un très beau cadeau pour notre vingtième anniversaire», estime Madame Chênevert. «L’implication d’une personnalité de la trempe de Zachary Richard va contribuer à ce que les polyhandicapés soient plus présents dans l’espace public. Il est temps de reconnaître qu’ils ont leur place. Simplement à les regarder vivre leur vie, on bénéficie d’une leçon de courage!»

Pour sa part, Zachary Richard souhaite que cet album contribue à amener de nouveaux donateurs au Centre Philou qui, faut-il le rappeler, n’est pas un organisme gouvernemental.

«Le mulet qui tire le wagon c’est quand même la piastre! Vous voyez les infrastructures et les soins qui sont donnés ici», souligne l’artiste rencontré au Centre Philou situé sur le Chemin de la Côte-Sainte-Catherine, à Montréal. Évidemment, il faut de l’argent pour que tout ça continue!»

Le chanteur qui a eu la chance de se remettre d’un AVC subi en 2010, a aussi un autre objectif : «sensibiliser le public au sort des handicapés».

«Comme Émile le dit souvent, on est souvent gêné et parfois méprisant envers ceux qui souffrent de handicap. On a voulu rendre hommage à la résilience de ces gens qui ont aussi un coeur et des sentiments. Il ne faudrait pas oublier ça!»

Pour en savoir davantage sur les services offerts au Centre Philou: https://centrephilou.com/

L’album Handicap bonheur est disponible sur toutes les plateformes.

https://www.zacharyrichard.com/nouvelles

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