Moins d’un an après avoir conquis le public des Francos de Montréal au MTelus, l’autrice-compositrice-interprète française, Zaho de Sagazan, est de retour dans cette salle pour trois représentations à guichets fermés! En ce jeudi soir, des admirateurs de tous âges, incluant des enfants et des aînés, ont suivi avec ravissement le généreux concert de cette tornade blonde ! Des centaines de spectateurs connaissaient par coeur la plupart des chansons de son unique album, La symphonie des éclairs, qui lui a valu quatre récompenses aux Victoires de la musique, en France, l’an dernier.
L’électropop d’une hypersensible
C’est dans la pénombre que Zaho de Sagazan se présente au public. Alors que des notes électroniques résonnent, on réalise que la chanteuse est assise au clavier, alors qu’elle entonne La Fontaine de sang. Ce titre sombre transporte immédiatement les spectateurs dans son univers poétique et tourmenté.
Grâce à une astucieuse conception des éclairages, Zaho se lève mais on ne voit pas tout de suite son visage, comme si on voulait ainsi garder l’attention du public sur la musique. Puis, la voilà qui apparaît dans toute sa splendeur sous les projecteurs, sur le rythme dansant de la pièce Aspiration. Toute la salle se dandine déjà!
Après quelques mots chaleureux pour souligner ses retrouvailles avec les Montréalais, l’artiste nous entraîne dans Le dernier des voyages, une troublante chanson sur les pièges que tend la mort. Qui d’autres, à 25 ans, sait marier ainsi la profondeur des questions existentielles à la légèreté des rythmes de discothèques?
Il faut dire que Zaho est née dans une famille d’artistes: son père est peintre; elle a une soeur chorégraphe, en plus d’être la cousine d’une metteuse en scène. On sent que sa pop lettrée est nourrie de grandes chansons françaises et belges, dont on reconnaît l’empreinte, entre autres, dans Les dormantes, Dis-moi que tu m’aimes et Je rêve. Cette dernière a d’ailleurs des accents mélodiques qui rappellent un grand succès de Françoise Hardy.
Entourée de trois multi-instrumentistes, l’interprète arrive à reproduire la riche ambiance électro de son album. Elle présente ses pièces parfois avec autodérision. Entre autres, elle parle de son enfance en rappelant ses tourments d’hypersensible, en guise d’introduction à la chanson-titre de son album, La symphonie des éclairs; ce morceau était visiblement l’un des plus attendus de la soirée!
«Montréal, il est l’heure de danser!»
Avec des titres comme Tristesse ou Ô travers, le répertoire de Zaho est souvent sombre mais, les rythmes endiablés dédramatisent les sujets sans les édulcorer. Cette énergie rythmique se reflète aussi souvent dans des effets stroboscopiques éblouissants!
La dernière demi-heure du spectacle prend des allures de défoulement collectif! «La tempête a bien assez pleuré comme ça», lance Zaho. «Montréal, il est l’heure de danser!»
Le mot d’ordre a été entendu! Jeunes et moins jeunes se sont déhanchés sans ménagement au son de Ne te regarde pas, ainsi que sur l’insolente Hab Sex. Puis, la fête a atteint son paroxysme avec l’électrisante Dansez!
«La vie est belle»
Au rappel, la chanteuse a une fois de plus emprunté à David Bowie l’élégante Modern Love avec laquelle elle avait cassé la baraque, lors de l’ouverture du Festival de Cannes, l’an dernier.
Pour terminer, la visiteuse est descendue de scène et s’est glissée dans la foule pour interpréter Ah que la vie est belle de Brigitte Fontaine, un indémodable vers d’oreille enregistré alors que Zaho n’était pas encore née!
Zaho de Sagazan est au MTelus, ce soir encore, 11 avril. On espère d’ores et déjà son retour!
Photo : Gracieuseté de Cesaratto / Matthis Vandermeulen
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