Barbier de Séville: rencontre avec le nouveau Figaro de l’Opéra de Montréal

L’Opéra de Montréal lance sa saison 2024-2025 avec Le Barbier de Séville de Rossini. À compter du 28 septembre, on verra cet opéra pétillant d’action, dans une production alliant le cirque, l’acrobatie et la pantomime, à travers l’approche fantaisiste du metteur en scène Joan Font et de la troupe espagnole Els Comediants.

Au-delà de sa trame narrative truffée de coups de théâtre, ce qui caractérise ce chef-d’oeuvre de l’opéra-bouffe italien, ce sont ses airs mémorables dont l’irrésistible Fiiiiiigaro ! Figaro ! Figarooooo ! Cet aria est à la fois enlevant et difficile à interpréter en raison, notamment, de la rapidité de son débit. Mais le baryton québécois Hugo Laporte savait depuis longtemps qu’il était «prédestiné» à chanter cet air immortel…

Place à la fantaisie

Hugo Laporte et les principaux personnages du Barbier de Séville, dans une salle de répétition de la Place des Arts / Crédit photo : Marc-Yvan Coulombe

À quelques jours de la première médiatique du Barbier de Séville, à la Salle Wilfrid-Pelletier, les solistes montrent déjà beaucoup d’assurance. Ils semblent s’amuser follement dans cette histoire rocambolesque du comte Almaviva (Alasdair Kent) qui fera tout en son pouvoir pour épouser Rosina (Pascale Spinney). Plusieurs obstacles se dresseront devant lui, car cette jeune orpheline est protégée par son tuteur légal, le docteur Bartolo (Omar Montanari), qui planifie secrètement de l’épouser en éloignant ses éventuels prétendants.

Cependant, Rosina est sensible aux charmes du comte Almaviva et elle rêve de vivre avec lui un grand amour. Ultimement, c’est l’espiègle barbier et entremetteur Figaro (Hugo Laporte) qui viendra en aide aux jeunes amoureux en multipliant les ruses, manigances, tromperies et quiproquos qui confèrent à cette histoire son caractère comique.

«À fond la caisse!»

Jeune trentenaire, Hugo Laporte a fait ses débuts au Teatro alla Scala de Milan, dans Les Contes d’Hoffmann, l’an dernier. Il a aussi chanté, entre autres, Mercutio dans Roméo et Juliette à l’Opéra de Montréal, en plus d’avoir endossé le rôle-titre du Fantôme de l’Opéra, lors de concerts à Montréal et à Québec. 

Mais, le chanteur estime que son rôle dans Le Barbier de Séville, à l’Opéra de Montréal, marque un tournant dans sa carrière. «Figaro, c’est l’air d’opéra le plus connu du répertoire de baryton ! C’est aussi tout un défi ! Par exemple, l’une des notes les plus aigues pour un baryton revient continuellement dans cet air. En plus, il y a beaucoup de mots et ça va très vite ! Il faut aussi bouger sur scène, gesticuler ! Il faut y aller à fond la caisse !»

Cela dit, ce lauréat de plusieurs concours, dont le Concours de chant Belvédère en Autriche, aspirait-il à interpréter ce rôle emblématique de l’univers rossinien ? En effet, j’en rêvais car, on me répète depuis des années, qu’un jour je vais chanter l’air de Figaro ! Depuis le début de mes études en chant, on me rappelle que la nature m’a donné un type de voix qui est à l’aise dans les aigues, ce qui correspond pleinement à cette partition de Rossini. J’étais en quelque sorte prédestiné ! Et c’est un honneur de pouvoir réaliser ce rêve dans la plus grande salle d’opéra du Québec !»

Hugo Laporte partagera la scène avec, entre autres, Pascale Spinney (Rosina), la mezzo-soprano canadienne qui jouait le rôle d’Ebba dans l’opéra La reine-garçon de Julien Bilodeau et Michel Marc Bouchard, présenté à Montréal, l’hiver dernier. Bartolo sera interprété par le baryton italien Omar Montanari, globe-trotter qui a collaboré avec des chefs d’orchestre réputés tels que Riccardo Muti et Ivor Bolton. Quant au Comte Almavira, il revivra grâce au ténor australien Alasdair Kent, reconnu principalement pour ses interprétations d’oeuvres de Rossini et Mozart.

Ajoutons que cette équipe effervescente est dirigée par Joan Font, qui a été louangé pour sa mise en scène de La Cenerentola de Rossini, à l’Opéra de Montréal, en 2017. Cet artiste catalan, fondateur de la troupe Els Comediants, a notamment présenté des spectacles de rue dans une cinquantaine de pays. On se souviendra aussi qu’il était le directeur de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Barcelone, en 1992.

Le Barbier de Séville, en quelques dates

Créé en 1816, Le Barbier de Séville continue de fasciner le public, plus de deux siècles plus tard. Il faut dire que cette popularité s’explique aussi par le livret de Cesare Sterbini, tiré de l’irrésistible comédie de Beaumarchais qui, elle, a été jouée pour la première fois, à Paris, en 1775.

Le plus célèbre opéra de Rossini a fait l’objet de très nombreux enregistrements avec plusieurs icônes dont, Maria Callas et Nicolai Gedda. Quant au rôle de Figaro il a été interprété, notamment, par Tito Gobbi, Hermann Prey et Plácido Domingo.

Pour sa part, l’Opéra de Montréal en est à sa septième production du Barbier de Séville, en 45 ans. Alors, Hugo Laporte craint-il les comparaisons ? «Non ! Je sais qu’elles existent et je n’y peux rien ! Je suis fier de chanter ce rôle légendaire en donnant le meilleur de moi-même!»

Le Barbier de Séville de Rossini

Mise en scène : Joan Font

Avec l’Orchestre Métropolitain et le Choeur de l’Opéra de Montréal, dirigé par Pedro Halffter 

Présenté par l’Opéra de Montréal

À la Salle Wilfrid-Pelletier

Le 28 septembre, le 1er octobre et le 3 octobre, à 19h 30, ainsi que le 6 octobre, à 14h

  • Langue : italien, sous-titré en français et en anglais
  • Durée : 2h40 avec un entracte de 25 minutes

*Photo d’accueil : Hugo Laporte / Crédit : Marc-Yvan Coulombe

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