«Deux par deux rassemblés» : nouveaux dialogues au MBAM

Le Musée des beaux-arts de Montréal a emprunté le titre d’une chanson de Pierre Lapointe pour intituler sa nouvelle exposition : Deux par deux rassemblés. On y découvre quelque 80 oeuvres acquises au cours des cinq dernières années et exposées majoritairement pour la première fois.

Des tableaux de William Brymner, Peter Doig, Claude Tousignant, ainsi que des sculptures de Louise Bourgeois et Stanley Février, de même que des oeuvres graphiques de Nicolas Party et Rembrandt figurent parmi les pièces «regroupées de manière à instaurer entre elles un dialogue…»

Entretien avec la commissaire de cette exposition qui ouvre ses portes au public, aujourd’hui même, le 11 septembre.

Vue de l’exposition Deux par deux rassemblés / Photo MBAM, Jean-François Brière

Dès notre arrivée dans la salle de Deux par deux rassemblés, deux oeuvres de grand format attirent notre attention. On a tout de suite l’impression que la sérénité qui semble se dégager du Paysage au ciel bleu de Nicolas Party (à droite sur la photo d’accueil) est perturbé par le ciel en feu de Lawrence Paul Yuxweluptun (à gauche sur la photo d’accueil).

Voilà un exemple de dialogue entre les oeuvres qu’a voulu créer Iris Amizlev, conservatrice des projets spéciaux. Cette juxtaposition contribue, selon elle, à mettre en évidence le cri d’alarme environnemental qui se dégage du travail de Yuxweluptun. Mais, le plus important, c’est que la disposition des toiles provoque des réflexions chez les visiteurs : «nous espérons susciter des interprétations inédites de notre collection que ce soit au niveau du sujet traité, de la technique utilisée, ou encore, de l’époque.»

Rembrandt (1606-1669), Tête de Rembrandt à la casquette, vers 1634.

En effet, les jumelages offerts sont souvent intrigants ! On y observe, entre autres, une scène de travail dans une forge, peinte par François Perrier vers 1640, puis, une autre signée par William Brymner, 250 ans plus tard. Évidemment, le monde a changé au cours de cette période et la façon de peindre aussi. On est ainsi emporté dans un véritable voyage dans le temps, grâce aux choix judicieux de la commissaire.

Il faut aussi dire que ce sont parfois plus que deux oeuvres qui sont mises en dialogue, insiste madame Amizlev, enthousiaste de voir se côtoyer les univers abstraits de Claude Tousignant et Stéphane La Rue, à travers sept pièces monochromes.

Cela dit, en permettant au Musée d’utiliser le titre d’une de ses chansons pour cette exposition, Pierre Lapointe poursuit, en quelque sorte, sa collaboration avec le MBAM. On se souviendra que l’auteur-compositeur avait mis en musique l’exposition L’heure mauve, en 2022, réunissant des créations de Nicolas Party et des œuvres de la collection du Musée.

Iris Amizlev, commissaire de l’exposition, Deux par deux rassemblés, au MBAM
À l’avant-plan: une sculpture de Manasie Akpaliapik faite d’os de baleine.
Crédit: Marc-Yvan Coulombe

Ajoutons que dans les salles d’art contemporain – adjacentes à Deux par deux rassemblés – on met en valeur de nouvelles acquisitions d’œuvres de notre époque. Les talents de Romany Eveleigh, Kareem-Anthony Ferreira, Esteban Jefferson, Duane Linklater, Esmaa Mohamoud et Christina Quarles, notamment, sont à l’honneur.

Enfin, on peut encore visiter l’exposition Vice, vertu, désir, folie : trois siècles de chefs-d’œuvre flamands, au Musée des beaux-arts de Montréal, jusqu’au 20 octobre 2024.

Quant à Deux par deux rassemblés, ajouts récents à la collection du MBAM, elle sera à l’affiche du 11 septembre 2024, au 5 octobre 2025.

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