Véritable symbole vivant de l’Acadie, Édith Butler sera bientôt de retour à Montréal dans le cadre du Coup de coeur francophone 2024. Entourée de cinq musiciens, elle montera sur la scène du théâtre Outremont, le 9 novembre. Elle interprétera, entre autres, les chansons de son dernier disque, Le tour du grand bois, qui a été couronné «album folk de l’année», au Gala de L’ADISQ, en 2022. Après 60 ans de carrière, la dame n’a rien perdu de son enthousiasme communicatif!
«Je vis au jour le jour»
Avec un sourire dans la voix, Édith Butler me raconte spontanément l’essentiel de ce qui la tient occupée sur sa terre, dans les Cantons-de-l’Est, le jour de notre conversation téléphonique, au début d’octobre. «Je suis en train de faire les foins», lance-t-elle, avec un grand éclat de rire!
«Je suis un peu en retard; c’est difficile de trouver des travailleurs, alors, j’ai décidé de faire ça moi-même. J’ai un «Bush Hog», une sorte d’énorme tondeuse qui déchiquette les branches qui sortent du bois! C’est ce qu’il faut faire pour éviter que la forêt envahisse le terrain!»
Est-ce une tâche exténuante? Pas pour cette dame de 82 ans qui aime tant le grand air : «Pendant que j’travaille dehors, j’pense à des spectacles! J’fabule des projets!»
Après plusieurs années éprouvantes, elle est particulièrement reconnaissante envers la vie. «J’ai eu un cancer du sein; j’ai été malade pendant cinq ans. D’ailleurs, j’ai planté une allée d’érables sur mon terrain et je pensais pas que je pourrais les voir grandir. Mais, heureusement, j’ai la chance de les regarder s’épanouir, car ma santé va beaucoup mieux!»
Comment fait-elle pour entretenir la formidable énergie qui l’anime toujours? «Je suis disciplinée. J’mange pas beaucoup mais, j’mange bien. Je fais généralement mes repas moi-même. Les soirs de spectacle, vers 18h., j’mange des nouilles, comme le font certains joueurs de hockey. D’ailleurs, j’attribue un prix à la personne de mon équipe qui m’apprête les meilleurs nouilles. Je lui décerne «la nouille d’or!»
L’Acadie tatouée sur le coeur
Avec sa compagne de longue date, Lise Aubut, qui lui a écrit de nombreux textes de chansons, dont Paquetville, Édith Butler file des jours heureux. «Je vis au jour le jour. C’est là qu’est le bonheur, à travers beaucoup de petits bonheurs!»
Au coeur du feu qui brûle en elle, il y a encore et toujours sa chère Acadie! Je viens d’un peuple qui chante, rappelle-t-elle. Il y a de la musique dans pratiquement toutes les familles acadiennes. Donc, j’ai ça en moi. «C’est le bagage culturel de tous les miens que j’exprime quand je chante.»
L’artiste qui a étudié, entre autres, en littérature, demeure passionnée d’histoire. D’ailleurs, parmi les titres au programme du 9 novembre, il y a, Marie Caissie, inspirée d’une chanson traditionnelle, faisant référence à une Acadienne qui serait née au XVIIe siècle. Édith Butler livrera aussi son interprétation de Pauvre Rutebeuf, un texte du XIIIe siècle, mis en musique par Léo Ferré.
D’autres pièces traduisent des réalités plus actuelles avec un humour bon enfant dont La 20 («Mille trois cent deux nids de poule… Ça fait huit heures que je roule… La 20 c’est comme ma soeur, j’la connais par coeur»).
«Évidemment, je vais chanter Paquetville!», titre emblématique de son répertoire, enregistré sur l’album, Asteur qu’on est lá, paru en 1979. «Je vais aussi raconter des histoires cocasses», souligne l’inlassable boute-en-train, trépignant d’impatience à l’idée de retrouver son public au théâtre Outremont! «Préparez-vous à être heureux!»
Édith Butler, en spectacle au théâtre Outremont, le 9 novembre, à 20h., dans le cadre du Coup de cœur francophone
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