Francos de Montréal: une foule nombreuse et sentimentale pour Souchon et ses fils

Marc-Yvan Coulombe / BabillArt Montréal

Le spectacle d’Alain Souchon, vendredi soir à la Salle Wilfrid-Pelletier, aura été l’un des temps forts des Francos 2025. Cette figure majeure de la chanson française qui s’est illustrée, notamment, avec les titres Foule sentimentale et Allô maman bobo a revisité son vaste répertoire, en compagnie de ses fils Pierre et Charles, alias, Ours, dans une ambiance décontractée. En fait, il y a une telle complicité entre ces trois hommes taquins que les spectateurs ont l’impression d’être invités à une fête de famille!

Alain Souchon avec ses fils Ours et Pierre à la Salle Wilfrid-Pelletier
«On a plongé dans une piscine de 300 chansons!»

Accompagné, tantôt au piano, tantôt à la guitare, par ses deux complices qui sont aussi ses choristes, Alain Souchon remonte jusqu’à ses premiers disques.

D’entrée de jeu, le public écoute religieusement la touchante La P’tite Bill Elle Est Malade, un morceau de 1977, suivi de La Beauté d’Ava Gardner, un titre-phare de l’album Ultra moderne solitude, paru en 1988. Puis, un frisson traverse la foule, lorsque le chanteur âgé de 81 ans enchaîne avec Somerset Maugham, l’une de ses incontournables écrite avec Laurent Voulzy, en 1981.

L’assistance savoure la chance de revoir ce géant dont la dernière visite à Montréal remontait à 2016 pour un spectacle en tandem avec Laurent Voulzy. La fois d’avant, c’était en 2001, à notre théâtre Olympia. Auparavant, je l’ai vu au Spectrum, le 7 août 1994 et j’ai conservé précieusement ce billet car Souchon, c’est de la visite rare!

Crédit photo: Victor Diaz Lamich

En ce vendredi soir de solstice d’été, dans une salle remplie à craquer, des couples d’amoureux jeunes et moins jeunes se bécotent au son des mélodies romantiques: Le baiser et Âme fifties. Il y a aussi ces textes finement contestataires dont Petit pas tombé et C’est déjà ça toujours aussi percutants, sans oublier l’indémodable Rame et la corrosive Poulailler’s Song.

Bref, on a eu l’embarras du choix pour monter ce concert, soulignent les fils Souchon: «on a plongé dans une piscine de 300 chansons!»

Des vidéos d’archive nous montrent Pierre et Ours lorsqu’ils étaient enfants. Déjà volubiles à cette époque, ils sont aujourd’hui très loquaces, tant et si bien que les pitreries de ces trois verbomoteurs, si touchantes et cocasses soient-elles, traînent en longueur et affectent le rythme du spectacle. Puis, une certaine lassitude s’installe à l’écoute des arrangements très dépouillés et sans surprise, durant les 28 chansons au programme.

Précisons que papa Souchon cède le micro à ses garçons pour une pièce chacun et qu’ils rendent ensuite hommage à Laurent Voulzy en interprétant tous ensemble Karin Redinger.

Alain Souchon aux Francos de Montréal, 20 juin 2025

La voix d’Alain Souchon est restée sensiblement la même, malgré des moments de fatigue vocale. Son interprétation de La vie ne vaut rien, tout comme celle de Et si en plus y’a personne, nous touchent toujours droit au coeur! Grâce à une sono impeccable, on ne perd pas un mot de ces paroles profondes. L’ambiance des chansons est magnifiée par des éclairages soignés.

On a aussi projeté des images du film Comédie, où Alain Souchon avait joué et chanté avec Jane Birkin. Et quelle surprise de revoir cette scène du film L’amour en fuite de François Truffaut où un jeune homme achète un disque d’Alain Souchon à sa copine. Une scène qui nous rappelle en quelques secondes à quel point cet artiste fait partie du quotidien de millions de personnes depuis des décennies!

Enjoué et sautillant jusqu’à la fin de ce spectacle de plus de deux heures, le chanteur offre finalement les incontournables L’amour à la machine et, bien sûr, Foule sentimentale qui fera lever l’assistance du parterre au balcon!

Au rappel, on aura droit à quatre pièces dont J’ai dix ans, chanson-titre de son tout premier album sorti en 1974. Seul à la guitare, l’octogénaire termine sur une note de candeur juvénile avec la bouleversante Allô Maman bobo.

Puis, on quitte la salle avec le sentiment d’avoir passé la soirée dans l’intimité d’un monstre sacré de la chanson, en symbiose avec ses fils! Leur bonheur d’être ensemble est lumineux! Moments inspirants et mémorables!

Plusieurs autres spectacles sont à l’affiche aux Francos de Montréal qui se terminent le 21 juin.

Crédit photo: Victor Diaz Lamich

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