«Le Prénom»: drôle et grinçant!

La nouvelle distribution de la pièce Le Prénom, mise en scène par Serge Denoncourt, est étincelante! Les répliques cinglantes de cette comédie qui prend forme lors d’un souper familial explosif, nous entraînent dans une joute verbale, où les préjugés de chacun sont mis à rude épreuve. Le génie comique des auteurs français Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière est agrémenté de références québécoises savoureuses. Tel un chat qui finit toujours par retomber sur ses pattes, ce huis clos aux multiples rebondissements nous tient en haleine jusqu’à la toute fin!

Le feu aux poudres…

Mikhaïl Ahooja brûle les planches dans le rôle de Vincent, fier d’annoncer à ses proches que sa compagne attend un garçon. La soeur du futur papa, Élisabeth (Karine Gonthier-Hyndman) et son conjoint, Pierre (François-Xavier Dufour), tous deux intellectuels, veulent immédiatement savoir comment s’appellera l’enfant. Après avoir tenté de deviner, ce sera la stupéfaction quand ils apprendront le prénom de leur futur neveu!

Il s’ensuit un débat enflammé et hilarant sur ce qui est acceptable ou non, dépendamment de ce que les gens pourraient penser. Ce trio de comédiens, criants de vérité, réussit à s’imposer haut la main, là où Patrice Robitaille, Christian Bégin et Isabelle Vincent nous avaient, eux aussi, fait crouler de rire, en 2012, dans cette même mise en scène de Serge Denoncourt.

L’ami qu’on croyait bien connaître

Benoit Drouin-Germain, Mikhaïl Ahooja et Noémie O’Farrell

Parmi les invités de cette soirée qui dérape, il y a aussi, Claude (Benoit Drouin-Germain), un ami de longue date de la famille. Ce musicien que tous croient homosexuel, dévoilera un secret qui aura l’effet d’une bombe!

Plus encore, on apprendra qu’Anna (Noémie O’Farrell), la conjointe de Vincent, était au courant depuis des années de l’étonnante idylle de Claude. Cette révélation ébranlera-t-elle définitivement les piliers de l’amitié qui unit ce groupe? Le texte ne fournit pas toutes les réponses et laisse une place salutaire à l’imagination du spectateur.

Ces répliques réglées comme du papier à musique sont portées par le rythme savamment dosé par Denoncourt. Il y a des silences qui font grimper le suspense. Il y a aussi des mimiques et des moues qui accentuent le ridicule de certaines situations et nous font pouffer de rire!

Karine Gonthier-Hyndman et Mikhaïl Ahooja

Rappelons que la pièce Le Prénom, présentée pour la première fois à Paris, en 2010, a aussi fait l’objet d’une adaptation cinématographique avec, entre autres, Patrick Bruel. Ce film a d’ailleurs reçu deux prix César, en 2013.

Plus d’une décennie plus tard, l’adaptation québécoise, rafraîchie par Maryse Warda, tient toujours la route. Texte brillant et désopilant! Un feu roulant d’humour intelligent avec des acteurs dirigés de main de maître par l’habile Denoncourt. Bref, Le Prénom est un rendez-vous avec des virtuoses du rire pour deux heures de pur plaisir!

Le Prénom est à l’affiche, ce soir encore, 13 juillet, au Théâtre Desjardins du Cégep André-Laurendeau à LaSalle.

La pièce sera ensuite jouée du 19 au 27 juillet à la Salle Odyssée de Gatineau et du 2 au 17 août au Centre des arts Juliette-Lassonde à Saint-Hyacinthe.

Enfin, Le Prénom s’arrêtera à la Salle Albert-Rousseau de Québec, du 12 au 15 septembre.

Billets et horaire des représentations, ici.

*Photos fournies par Les Agents Doubles Productions

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