OSM: couleurs exotiques pour la 11e édition de la Virée classique

L’OSM sur l’Esplanade du Parc Olympique, 14 août 2024

L’Orchestre symphonique de Montréal et son chef Rafael Payare ont donné le coup d’envoi de la 11e édition de la Virée classique, mercredi soir, sur l’Esplanade du Parc olympique. Malgré un ciel menaçant qui avait fait craindre le pire, en fin d’après-midi, pas une goutte de pluie n’est tombée durant le concert de 70 minutes intitulé Voyage méditerranéen. Des oeuvres de Tchaïkovski, Berlioz et Respighi étaient au programme de cette soirée qui a permis au public de découvrir une vedette internationale du oud, un instrument à cordes pincées, utilisé dans la musique arabe.

Musique cinématographique

Plus de 90 musiciens très attentifs aux indications de maestro Payare ont ouvert le bal avec Francesca da Rimini, une fantaisie symphonique de Tchaïkovski. Inspirée d’une histoire d’amour tragique de la Divine Comédie de Dante, cette partition a une dimension presque cinématographique, tellement elle inspire des images fortes à l’auditeur.

L’œuvre commence par une introduction lente, qui est censée décrire le paysage désolé de l’enfer et puis, soudain, le vent commence à s’animer grâce aux cordes et aux bois, qui évoquent le châtiment des ombres charnelles, sans cesse aspirées dans des tornades démoniaques.

Tout à coup, les cuivres rugissent, alors que Dante aperçoit Francesca et son amant. La tempête se calme, le temps que la femme reconnaisse son amour «coupable», mais le vent se lève de nouveau et aspire les deux amants.

Il aurait été intéressant que l’animateur de la soirée, André Robitaille, nous résume l’histoire de ce voyage musical d’une vingtaine de minutes, riche en rebondissements et qui a été chaleureusement applaudi par le public visiblement réceptif !

Rafael Payare, directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Montréal

Grâce à deux grands écrans installés de chaque côté de la scène, on voyait bien le courant passer dans les yeux du fougueux Payare et ceux de ses instrumentistes.

La foule, moins nombreuse que l’an dernier, sans doute à cause des risques d’orages, a aussi écouté religieusement l’élégante ouverture Le Carnaval romain de Berlioz.

Puis, la soirée s’est terminée en apothéose avec Pini di Roma (Pins de Rome). Ce poème symphonique de l’Italien Ottorino Respighi évoque divers lieux et atmosphères de la Ville éternelle et de ses environs. L’oeuvre se termine sur un rythme de marche (Tempo di marcia) qui semble d’abord lointaine et qui se rapproche, évoquant des armées triomphantes. Pour cette partie finale, on a installé une section de cuivres dans la foule. Spectaculaire!

Un invité remarqué

Joseph Tawadros, oudiste

Entre les pièces classiques, on a fait place au oudiste australien d’origine égyptienne, Joseph Tawadros, qui a charmé le public avec ses compositions Permission to Evaporate, ainsi que Constantinople. Souriant derrière ses lunettes fumées, le musicien nous entraîne dans des atmosphères où se marient l’Orient et l’Occident sur des rythmes qui donnent envie de danser.

On pourra d’ailleurs revoir Tawadros sur scène, en fin de semaine, à la Virée classique qui se poursuivra du 16 au 18 août, avec des concerts en salles et des dizaines d’activités gratuites.

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*Crédit photo : Antoine Saito

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